WASHINGTON – Après un premier trimestre difficile, arithmétiquement dû à une envolée des importations pré-droits de douane, l’activité économique américaine a connu une croissance supérieure aux attentes au deuxième trimestre, à 3% en rythme annualisé.
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D’un trimestre sur l’autre, le PIB américain a progressé de 0,7%, selon les données publiées mercredi par le département du Commerce.
C’est nettement mieux que les attentes des analystes, qui se montraient déjà optimistes et tablaient sur une croissance de 2,3% en rythme annualisé, selon le consensus publié par MarketWatch.
Une différence marquée alors que le PIB s’était contracté de 0,5% au premier trimestre, en rythme annualisé, en raison d’une ruée vers les importations pour retarder au maximum l’effet des droits de douane mis en place par le président Donald Trump, investi pour un second mandat en janvier.
La publication intervient alors que la Réserve fédérale (Fed) doit rendre sa décision dans la journée, qui devrait se conclure par un maintien des taux à leur niveau actuel, lors d’une semaine marquée par une série de publications importantes.
Le président américain a continué à mettre la pression dans la matinée sur la banque centrale, appelant sur son réseau social Truth le président de l’institution Jerome Powell, qu’il surnomme “Trop Tard”, à “baisser maintenant les taux d’intérêt!”, estimant que la croissance entre avril et juin justifiait une telle décision.
Sur le trimestre écoulé, les entreprises ont encore été confrontées à un paysage extrêmement volatil concernant les droits de douane: annonces fracassantes vite suspendues, guerre commerciale puis détente entre Pékin et Washington et coups de pression et négociations avec Bruxelles, Mexico ou Ottawa.
“L’économie a connu un rebond temporaire car les entreprises ont moins importé au deuxième trimestre qu’au premier. Mais cela ne doit pas être vu comme une amélioration de la tendance”, a averti dans une note le chef économiste de LPL Financial, Jeffrey Roach.
Comme attendu, les exportations sont en léger repli mais nettement moins que les importations, qui avaient fortement augmenté au premier trimestre avec des entreprises constituant des stocks avant l’entrée en vigueur des droits de douane.

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Éclaircie passagère
La consommation des ménages, principal moteur de la croissance américaine, s’est elle maintenue à un niveau satisfaisant.
En revanche, là encore comme attendu par les économistes, les investissements des entreprises sont en baisse sur le trimestre.
“Nous avons de la chance de ne pas voir un recul plus prononcé des exportations, alors que plusieurs partenaires commerciaux commencent à boycotter des produits américains”, souligne de son côté le chef économiste de HFE, Carl Weinberg.
Pour la suite, relève-t-il, “l’économie fera face à une hausse historique de droits de douane à partir du mois prochain. Cela aura nécessairement un impact sur la croissance au troisième trimestre”.
Les droits de douane promis depuis début avril devraient en effet entrer en vigueur vendredi, avec une surtaxe comprise entre 15% et 50% sur les produits en provenance de la plupart des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.
Les droits de douane effectifs moyens ont déjà fortement augmenté depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, pour atteindre 17,5% début juillet, selon le Budget Lab de l’Université de Yale, soit un niveau jamais observé aux Etats-Unis depuis au moins le début des années 1930.
Dans ce contexte, l’amélioration de la croissance ces derniers mois ne devrait pas se confirmer sur le reste de l’année alors que les prix devraient augmenter, de l’avis de la plupart des analystes.
Le rythme devrait encore ralentir lors de la seconde partie de l’année, prévoit le chef économiste de Pantheon Macroeconomics, Samuel Tombs, qui s’attend à une croissance autour de 1%, en rythme annualisé, sur les six derniers mois.
Cela devrait intervenir “lorsque les prix des produits importés augmenteront significativement et sous l’effet de l’incertitude créée par la politique économique sur l’investissement des entreprises”, détaille-t-il dans une note.
Les autres indicateurs attendus plus tard dans la semaine, en particulier le chômage et l’indice PCE de l’inflation, celui privilégié par la Fed pour sa politique monétaire, pourraient donner une première idée de la direction prise par l’économie américaine dans les prochains mois.
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Le 30 juillet 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).
