GENEVE – Nestlé affiche des revenus et une rentabilité en baisse l’an dernier, plombé par la faiblesse de la conjoncture et de la demande du consommateur. Le paquebot veveysan de l’alimentation n’en relève pas moins son dividende et maintient ses objectifs pour l’année en cours, escomptant par ailleurs économiser 700 millions sur les 2,5 milliards prévus à moyen terme.
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Le chiffre d’affaires a baissé de 1,8% en glissement annuel à 91,35 milliards de francs, annonce la multinationale jeudi dans un communiqué. La croissance organique s’est inscrite à 2,2%, contre 7,2% précédemment. La croissance interne réelle (RIG), autrement dit le volume des ventes, s’est élevée à 0,8%, alors qu’elle était négative un an plus tôt (-0,3%).
Le café, inclus dans la catégorie boissons (croissance org. +3,3%) a une nouvelle fois été un vecteur majeur de la croissance, qui s’est d’ailleurs accélérée au deuxième semestre. Les confiseries (+6,2%) et les produits pour animaux de compagnie (+2,7%) y ont également contribué. Par régions, elle a été portée par les marchés émergents et l’Europe.
Le résultat opérationnel courant récurrent a reculé de 2,2% à 15,70 milliards de francs et la marge afférente atteint 17,2% contre 17,3% précédemment. Le bénéfice net s’est contracté de 2,9% à 10,88 milliards.
Ces résultats reflètent sensiblement les attentes du consensus d’analystes sondés par AWP.
Le flux de trésorerie libre s’est amélioré de 2,5% à 10,67 milliards. Les actionnaires se verront proposer à l’assemblée générale du 16 avril un dividende relevé à 3,05 francs par action, contre 3,00 francs un an plus tôt.
Economies de 300 millions à ce jour
Au chapitre tant attendu des perspectives, Nestlé escompte pour 2025 une croissance organique des ventes améliorée, indique la direction sans préciser de chiffre, tandis que la marge opérationnelle sous-jacente devrait atteindre 16%, “voire plus” en fonction des investissements consentis pour la croissance. A moyen terme, le groupe table toujours sur une croissance organique des ventes de 4% ou plus avec une marge égale ou supérieure à 17%.
“Nous disposons d’une feuille de route claire pour accélérer la performance et nous préparer pour l’avenir”, assure Laurent Freixe, aux commandes du groupe depuis septembre. Nestlé compte notamment sur son programme d’économies de 2,5 milliards de francs d’ici à fin 2027 annoncé en novembre et qui a déjà permis de réduire les coûts de 300 millions. Les économies devraient totaliser 700 millions cette année, dont 400 millions sont des réductions permanentes de la base de coûts, puis 1,4 milliard en 2026.
Les trois-quarts des économies proviendront des achats. Dix-huit unités commerciales représentant 21% du chiffre d’affaires et identifiées comme peu performantes font par ailleurs l’objet d’un plan d’action. En parallèle, la multinationale met l’accent sur ses marques à succès et prévoit d’investir dans la publicité et le marketing, à hauteur de 9% du chiffre d’affaires d’ici à la fin de l’année.
Les investisseurs se sont rués sur le titre à l’ouverture. “La première pierre de la réorganisation a été posée avec succès”, relève Jean-Philippe Bertschy de Vontobel. Son confrère de la ZKB s’attend à une nette amélioration des marges dès 2026, atteignant 18% à plus long terme.
Discussions sur des partenariats pour les eaux
Concernant les eaux en bouteilles, au coeur de récents scandales, le groupe est à la recherche de partenariats pour son activité Nestlé Waters, récemment scindée en une unité autonome. “Des discussions sont en cours”, indique le patron du groupe en conférence de presse.
Concernant l’usine de Vergèze, en France, où Nestlé produit sa marque phare, Perrier, “une fermeture serait un désastre”, estime Laurent Freixe. Selon un rapport dont les médias français se sont fait l’écho mi-décembre, les autorités sanitaires locales invitent le groupe à envisager un arrêt de la production d’eau minérale sur le site, en raison de la qualité sanitaire dégradée des captages.
En avril dernier, Perrier a dû cesser d’exploiter un forage et détruire deux millions de bouteilles après la découverte de bactéries d’origine fécale dans ses eaux. La marque est depuis menacée de perdre son label d’eau minérale naturelle.
Un juge parisien a décidé jeudi d’enquêter sur deux plaintes de l’association Foodwatch pour “tromperie” visant Nestlé et Sources Alma pour leur traitement, possiblement illicite, de leurs eaux minérales, ouvrant un dossier qui pourrait éclabousser le pouvoir politique. Contacté par l’agence de presse AWP, Nestlé Waters France n’a pas souhaité commenter l’affaire.
A la clôture de la Bourse suisse, le titre a terminé en hausse de 6,22% à 83,68 francs, dans un SMI en hausse de 1,85%.
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Le 13 février 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).