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EDITORIAL : L’importance des devoirs, conseils pratiques

MONTREUX On peut lire dans le “24 Heures” de cette semaine que le canton de Neuchâtel veut assouplir sa politique des devoirs. Le Canton de Vaud et sa politique de gauche dans l’éducation scolaire déconseille déjà aux enseignants de donner des devoirs après le week-end, les vacances ou jours fériés. Cet aspect peut encore se comprendre même si on rentre déjà un peu dans le concept de l’ “enfant roi” (ici c’est peut-être plus pour donner des vacances aux parents qu’à l’enfant). Par contre battons-nous pour que les devoirs ne soient pas abandonnés dans l’école publique, sinon il est évident qu’il y aura une montée en puissance des écoles privées (ex. cours en anglais, cours d’informatique, devoirs intensifs).

Etats-Unis

Dans un article du Wall Street Journal (plus grand journal conservateur au monde), les devoirs ou homeworks sont mentionnés dans un article sur la rentrée (back to school) en ce 22 août 2019 (la rentrée aux Etats-Unis varie de juillet à septembre, selon le Pew Research Center). Les écoles utilisent toujours plus des applications (App) pour informer les parents des devoirs de l’enfant et même des évaluations (notes, devoirs faits ou non). Bref, les Etats-Unis n’ont pas abandonné les devoirs, pourquoi nous en Suisse devrait-on réinventer la roue ? Devient-on un pays communiste ? Ne pensez-vous pas que les Coréens ou Chinois (communistes) ne vont pas continuer à avoir des devoirs ? Clairement oui. Bien sûr, c’est une lutte parfois difficile et presque quotidienne pour certain(s) parent(s) afin de motiver les enfants à faire les devoirs, mais on peut penser qu’il s’agit d’une excellente école de la vie.

Besoin des devoirs

A titre personnel (j’ai quand même fini par faire l’EFPZ et en allemand – sans devoirs je n’aurais peut-être pas réussi à être diplômé de la plus prestigieuse institution suisse – classée 19ème meilleure université au monde au classement de Shangai), j’avais parfois de la peine à être 100% concentré en classe surtout à l’adolescence. J’avais donc besoin des devoirs pour “fixer” les choses dans mon cerveau au calme chez moi. Je ne vois pas en quoi les devoirs augmentent ou renforcent tant les inégalités sociales. Ou pour prendre une métaphore, si un cycliste est doué et a envie de beaucoup s’entraîner, on ne va pas le brider pour qu’il ait plus lentement car d’autres cyclistes sont lents. D’ailleurs une étude mentionnée par le WSJ du 22 août 2019 estime que si les parents s’occupent trop des devoirs des enfants du 8ème degré (8th grade), les résultats scolaires peuvent s’avérer négatifs. Cette étude date de 2012 sous la direction du Dr Froiland de la Purdue University. Bref, les études semblent plutôt contradictoires sur l’influence des parents sur les devoirs, même s’il faudrait regarder en détail par âge.

Responsabilité et autonomie

Chaque parent devrait s’occuper des devoirs des enfants en s’intéressant et en valorisant leur travail. Rien n’empêche aux écoles de mettre à disposition un local pour faire les devoirs, sous l’aide d’un enseignant. Comme le relève le Dr Froiland dans l’interview, il est important que l’enfant ait une certaine autonomie. L’enfant pourrait par exemple décider s’il veut faire ses devoirs juste après la rentrée de l’école ou par exemple juste avant ou après le repas du soir. Les parents doivent vraiment aider l’enfant à faire les devoirs mais dans un processus bienveillant et sans être trop présent dans chaque détail. Une question que le parent pourrait poser à son enfant : “Quel est ton programme pour faire tes devoirs aujourd’hui ?”.

Arrêter les téléphones et tablettes


Des recherches montrent aussi qu’éteindre ou mettre en mode avion les téléphones et tablettes aident à mieux faire les devoirs. Cela semble bien sûr du bon sens, reste ensuite aux parents d’appliquer toutes ces recommandations.


Par Xavier Gruffat. Le 22 août 2019.

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Observação da redação: este artigo foi modificado em 22.08.2019

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