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EDITORIAL – Super, néo, ultra…à ne plus utiliser

SAO PAULO Pour lire beaucoup la presse internationale (Amériques et Europe) mais aussi écouter parfois les radios ou TV je note que la nouvelle manie des journalistes et éditorialistes est de rajouter des préfixes comme néo-, ultra-, hyper-, super-… avant des mots ou concepts. On a par exemple néo-conservatisme (neocon en anglais), hyper-conservateur, ultra-libéral… La liste est sans fin.


Souvent les journalistes utilisent ces mots comme arme, par exemple les journalistes de gauche comme de Libération parlent d’ultra-conservatisme pour un gouvernement contre l’IVG, or environ la moitié des pays du monde notamment musulmans interdisent l’IVG (il y aurait donc la moitié des pays ultra-conservateurs). Ou de néo-conservatisme pour un gouvernement conservateur sur les coutumes liées au christianisme et libéral en économie (comme G. Bush fils ou dès 2019 au Brésil avec Bolsonaro). Le problème est double, le premier humilier un groupe de personnes qui pensent de façon différente n’est jamais une bonne idée, pensons aux “gilets jaunes” en France. Le deuxième problème tout autant important est que sur 100 personnes qui écoutent ou lisent le terme néo-conservatisme, combien comprennent vraiment la définition donnée ci-dessus ?


Bref, les bonnes rédactions – il me semble que les deux grands journaux de New York (The New York Times et The Wall Street Journal utilisent très peu ces termes remplis de néo, ultra et co) – devraient interdire à leurs journalistes et éditorialistes d’utiliser ces termes barbares ou alors au moins rajouter un glossaire. Car cela devient vraiment pénible cette leçon de morale des journalistes qui sans argument se croient malins de rajouter partout des hyper-, super-, mega-, ultra-super-mega…

Le 11 décembre 2018 (Version 1.1, 15h10 heure de Suisse). Par Xavier Gruffat. 

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Observação da redação: este artigo foi modificado em 11.12.2018

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