MONTREUX (VD) / ZOUG (ZG) – Romanvie est clairement un média conservateur et nous assumons entièrement, sans honte et “chi-chi”, nous ne sommes ni complètement libéral et encore moins progressiste. Nous pensons d’ailleurs que la majorité du peuple suisse est de tendance conservatrice, le résultat de certaines élections par le passé le montre. D’ailleurs un récent sondage de la RTS (diffusé le 22 août 2014) a dévoilé que la majorité des Suisses prévoyait de voter non à la caisse unique.
Suisse romande ?
Cela dit, en Suisse romande, une majorité de Romands est tentée par cette initiative et prévoit de voter oui. Est-ce une sorte de “lavage de cerveau” de certains médias progressistes comme la RTS, la majorité des médias privés suisses et de nombreux médias français ? Dur à dire. Romanvie reviendra dans le futur sur les grandes différences entres Romands et Alémaniques dans la perception de l’état et l’infiltration des idées progressistes dans le peuple romand.
Avec cette grille de lecture conservatrice assumée, notre « système d’exploitation », nous allons analyser l’enjeu de la votation sur la caisse unique et vous convaincre de refuser cette initiative.
Tout d’abord, je ne partage pas du tout l’idée avancée par certaines éditorialistes progressistes des grands médias romands qualifiant le système de santé suisse de mauvais. Presque tous ces éditorialistes semblent commencer par : « Le système de santé est mauvais, il coûte cher…MAIS où DONC». Ils savaient probablement avant tout le monde que la majorité des Romands semblaient voter oui, pour ne pas trop prendre de risque et plaire aux lecteurs, les éditoriaux étant forcément anti-conservateurs.
Je pense au contraire, que le système suisse de santé n’est pas du tout mauvais pour un pays de centre droite de tendance conservatrice (sur certains thèmes en tout cas). On a le pays qu’on mérite, avec nos défauts et qualités et nous ne sommes de loin pas la France (lire aussi : 12 raisons d’aimer la Suisse). C’est un Franco-suisse qui vous l’écrit ici. Romanvie n’est pas du tout un média anti-français, nous faisons notre travail de défendre les valeurs de la Suisse et aimerions les transmettre à la France, pas le contraire. Autrement dit que la France soit plus Figaro que Libération si vous voyez ce que je veux dire.
Système à une vitesse, on ne change pas une équipe qui gagne – conservatisme
En comparaison internationale, la Suisse est l’un des pays les plus avancés au monde, pour une raison simple, notre système de santé compte principalement une vitesse et pas deux. De plus, le système de santé n’est pas « plugué » sur les entreprises, mais est payé individuellement (primes, impôts sur le revenu). Autrement dit, un grand cadre de Nestlé ou un ouvrier a l’obligation de souscrire à la même assurance maladie. Dans de nombreux pays le cadre de Nestlé jouirait d’une assurance (health plan) bien plus luxueuse lui ouvrant la porte des meilleures cliniques. Certes, le cadre de Nestlé travaillant en Suisse peut s’assurer en privé pour se faire soigner à Houston (ce célèbre centre du traitement du cancer, considéré comme le meilleur au monde) ou dans la Mayo Clinic, mais cela reste plutôt minoritaire et ne préjudicie pas le système de santé global suisse. On peut résumer que le système de santé suisse est payé par la classe moyenne et est pour la classe moyenne.
Le génie de la Suisse (lire article : 12 raisons d’aimer la Suisse) provient justement d’un bon équilibre entre les classes sociales. Ne changeons donc pas une équipe qui gagne.
Une caisse unique créerait à moyen et long terme clairement un système à 2 vitesses. Le système étatique pourrait devenir plein de dettes comme la Sécu en France, certains politiciens de gauches (ou de droites) pouvant ensuite massivement baisser le salaire des médecins, ce qui conduirait de nombreux spécialistes à sortir du système étatique et à travailler seulement avec des caisses maladies privées ou tout simplement en privé (n’accepte que du cash).
Conservatisme – tea party concept
Finalement, comme média conservateur, nous militons pour le moins d’état possible. Nous pensons qu’un état puissant mène souvent à de la corruption (ex. France) et diminue la création d’entreprises (premiers créateurs d’emploi). Le fait d’avoir de nombreuses caisses diversifie les risques, l’état pouvant bien sûr continuer à contrôler ces caisses maladie.
Mais… comme toujours
Une critique toutefois que je pourrais amener sur le système de santé est le fait que les enfants doivent payer une prime maladie, on pourrait imaginer un système prenant en charge les primes pour les enfants en augmentant le prix de celle des adultes. Ce serait en tout cas un frein possible à l’immigration, pour autant qu’on considère l’immigration de masse comme un problème. Autrement dit, si vous êtes une famille de la classe moyenne (définition suisse et non américaine du terme) vous avez la chance d’avoir une école publique de qualité mais le fait que vous deviez payer les primes d’assurance maladie pour chaque enfant peut vous amener à avoir 1, max. 2 enfants, au lieu de 3 par exemple. La natalité pouvant tendre à diminuer avec un tel système. Une Suisse forte devrait bien sûr avoir un taux naturel de natalité supérieur à 2 par couple. Certains cantons ont toutefois une politique d’aide aux primes maladie, ce qui contribue déjà à améliorer le système.
Pour ces raisons, je vous invite à refuser l’initiative et à travailler sur des améliorations du système (évolutions), mais oh mon Dieu, ne jetons surtout pas le bébé avec l’eau du bain. Finalement, vous préférez habiter en France ou en Suisse ? Vous préférez un salaire français ou suisse ?
Ne touchez pas à ma Suisse ! – Romanvie.ch, au service de la Suisse
Le 23 août 2014. Par Xavier Gruffat, pharmacien dipl. EPFZ, dipl. MBA – Suivez Romanvie sur Twitter (@10.16.16.97)
