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EDITORIAL – Matteo Salvini, la grande énigme

ROME/MILANIl y a quelques semaines seulement, le puissant média globalisé The Economist écrivait que Matteo Salvini était le politicien le plus influent d’Italie. Au moment de l’écriture de cet éditorial le 17 septembre 2019, l’analyse du magazine anglais ne vaut plus grand-chose. En effet, il y a quelques semaines encore Matteo Salvini était au pouvoir comme vice premier ministre dans le gouvernement Giuseppe Conte I. Désormais Salvini n’est plus au pouvoir dans le gouvernement Giuseppe Conte II. Salvini, le politicien de la droite dure ou conservatrice de la Ligue du Nord est désormais membre de l’opposition avec un pouvoir par définition nettement réduit.


Rappelons que c’est Salvini qui a décidé de mette fin à son alliance avec le parti inclassable 5 Stelle (Mouvement 5 Etoiles). Ce parti toutefois plutôt situé à gauche gouvernait avec l’autre vice premier ministre Luigi Di Maio. Ce dernier est resté au gouvernement ainsi que son parti. Le Parti démocrate, classé au centre gauche, dirige désormais l’Italie avec justement les 5 Stelle.

Incompréhension

Un intervenant d’une émission politique sur une grande chaîne de TV italienne expliquait en septembre 2019 que l’attitude de Matteo Salvini relevait un peu de la psychiatrie. Comment expliquer sa décision si risquée finalement qu’il a mené à perdre le pouvoir pendant probablement plusieurs mois voire années. Est-ce une erreur de calcul, une envie de se ressourcer, une absence d’intérêt de gouverner, une « folie » ? Les journalistes et autres éditorialistes, voire peut-être un jour les chercheurs universitaires, devront se pencher sur cette grande énigme italienne. Actuellement, les puissances libérales et du centre gouvernent à nouveau ce grand pays d’Europe et par définition l’un des plus importants au monde (on le rappelle dans le G7).


Conservatisme

Certains journalistes, notamment libéraux ou progressistes, pourraient peut-être voir avec la chute de Salvini la fin d’un certain conservatisme mondial en Occident (avec Trump et Bolsonaro pour citer les 2 plus grands pays de l’Occident). Mais il faut toutefois faire attention avec les comparaisons, les systèmes politiques américains et brésiliens basés sur un régime présidentiel sont bien différents des combinazione italiennes. La politique italienne continue d’être passionnante.

Le 17 septembre 2019. Par Xavier Gruffat (sources secondaires : The Economist, Corriere della Sera).

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Observação da redação: este artigo foi modificado em 17.09.2019

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