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Les Sénateurs argentins votent contre la légalisation de l’avortement

C’est fait, les Sénateurs argentins ont refusé la légalisation de l’avortement sans condition en Argentine. Comme dans la majorité des pays d’Amérique latine, marqués par le catholicisme et de plus en plus par les mouvements évangéliques, l’avortement continue d’être interdit sauf en cas de viol et de risque pour la santé de la mère dans le pays du Pape François. Sur 72 Sénateurs argentins, 38 ont voté “non” et 31 “oui” pendant la journée du 8 août 2018. La loi  acceptée par la Chambre des Parlementaires a donc été refusée par la Sénat.  


Kirchner

L’ancienne présidente de l’Argentine Cristina Kirchner, qui était contre dans le passé, avait affirmé soutenir le camp du oui à la dépénalisation en voyant notamment des milliers de jeunes femmes dans la rue, se rangeant du côté de sa couleur politique (la gauche). La vice-présidente et leader du Sénat Gabriela Michetti (droite) était contre cette loi. Mme Michetti explique sa vision du monde : “L’avortement est très lié à une société qui pense seulement à son propre désir et à son nombril. Aucun être humain ne peut décider de la vie d’un autre être humain.”

Eglise Catholique et nazisme


L’Eglise Catholique était très remontée contre ce projet de loi. Le 8 août à Buenos Aires en la Cathédrale, le jour de la votation du Sénat, une grande messe (La Messe pour la Vie) a été organisée pour que la loi ne soit pas acceptée. L’Eglise Catholique a eu la puissance de frappe de continuer à interdire l’avortement dans ce grand pays d’Amérique latine, de plus de 40 millions d’habitants. A ce que rapportent les médias, le Pape François et le président argentin Macri ne s’entendent pas très bien suite à un différent politique, le Pape ayant soutenu un autre candidat (Daniel Scioli) lors des votations de 2015. Si le gouvernement Macri est associé à la légalisation de l’avortement, la situation ne devrait pas s’améliorer. Le Pape François, plutôt progressiste sur certains thèmes comme l’homosexualité reste très conservateur (selon Romanvie.ch dans un sens positif ou en tout cas sans jugement de valeur) sur l’avortement en ayant affirmé : “Au siècle passé, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour la pureté de la race. Aujourd’hui, on fait la même chose mais avec des gants blancs.” Le week-end dernier, environ 1 million d’Evangéliques étaient dans les rues d’Argentine pour aussi faire pression sur les Sénateurs qu’ils disent non à la légalisation.

Brésil et Reagan

Son puissant voisin, le Brésil, lui continue aussi d’interdire l’avortement (sauf lors de quelques exceptions comme lors de viol) et avec la forte puissance de l’Eglise Catholique et des églises évangéliques la situation ne devrait pas changer de si tôt, sauf si peut-être le Suprême Tribunal Fédéral (STF) à Brasilia, l’équivalent de la Cours Suprême américaine, prend une décision différente qui irait contre une majorité politique. Certains intellectuels de gauche semblent inciter le STF à prendre une telle décision, comme un éditorialiste athée et libéral de la Folha de S.Paulo (M. Schwartzmann). Comme aux États-Unis, il s’agit de la Cours Suprême qui a autorisé dans les années 1970 l’avortement. Reagan, président américain Républicain, voulait interdire à nouveau l’avortement dans les années 1980 mais n’a pas réussi. Trump, selon nos informations, ne s’est pas encore vraiment impliqué dans ce sujet ou de façon plutôt timide.

En France, environ 220’000 femmes avortent chaque année, selon le journal Le Figaro.

Le 9  août 2018. Version 1.0 (13h05, 09.08.2018). Par Xavier Gruffat (Romanvie.ch).
Sources: The New York Times, Folha de S.Paulo, LA NACION, Le Figaro

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Observação da redação: este artigo foi modificado em 09.08.2018

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