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7 différences culturelles importantes entre la Suisse romande et le Brésil

Série différences culturelles entre pays

Comparer la Suisse romande et le Brésil est un peu comme comparer des poires et des pommes, ou plutôt un grain de raisin séché et une pomme. En effet, le Brésil est 100 fois plus peuplé que la Suisse romande, 210 millions vs. 2 millions. Mais risquons nous à la comparaison qui  pourra être utile à certains Suisses en contact avec le plus grand pays d’Amérique latine. Vous apprendrez notamment au conseil no 7 le fameux “hoje não” brésilien (aujourd’hui non, mais peut-être oui demain ?), très typique du portugais du Brésil. Vous verrez aussi que culturellement la Suisse romande est très éloignée du Brésil et bien plus proche par exemple de la Suisse allemande ou bien sûr de la France. 


1. Gestion du temps. En Suisse, comme on le sait, le temps ou l’horaire a un côté sacré. Si par exemple vous faites appel à une femme de ménage pour qu’elle vienne le matin à 9h00. Si elle arrive à 9h45 vous risquerez d’être plutôt de mauvaise humeur et allez lui dire d’arriver à 9h00 la semaine prochaine. Au Brésil, la femme de ménage arrivera peut-être la semaine prochaine à 9h05 après lui avoir fait une petite morale (attention à la forme, voir point no 3) mais après quelques semaines elle risque d’arriver plutôt de nouveau à 9h30 voire 9h45. Pour un Brésilien, arriver en retard n’est pas un manque de respect, pour nous Suisses cela l’est, bien entendu.

2. Vision de l’avenir. Un peu comme le point 1., avec humour on peut dire que les Suisses vivent dans le futur et les Brésiliens dans le présent, au jour le jour comme on dit. Par exemple une famille suisse va prévoir la fête de Noël probablement déjà en novembre, une famille brésilienne (en général) va probablement prévoir seulement quelques jours avant le 25 décembre voire le jour même. Les retraites sont aussi intéressantes, peu de personnes au Brésil (moins de 20%) ont un 2ème pilier, il est vrai non obligatoire, seulement l’équivalent de l’AVS l’est. Les Suisses aiment prévoir l’avenir, une raison pourquoi les assureurs ont beaucoup de succès en Suisse.


3. Allergie aux critiques. Les Brésiliens, un peu comme les Italiens (en général, précisions bien le général car il y a toujours des exceptions) sont très sensibles et susceptibles. On est très loin de la culture allemande très directe. Autrement dit, au Brésil il faut absolument éviter d’émettre des critiques en public et ne jamais élever la voix, toujours faire profile bas. L’influence doit se jouer de façon subtile et diplomatique. Vous verrez d’ailleurs peu de cadres allemands dans les multinationales au Brésil, des Brésiliens ou des personnes d’une culture proche comme les Mexicains ou Argentins seront presque toujours préférés.

4. Contact facile. Il est évident que les Brésiliens ont le contact facile. Si vous parlez portugais (presque personne ne parle français bien sûr et probablement moins de 20% bien l’anglais) vous pourrez probablement parler avec presque tout le monde, même si vous ne les connaissez pas en tout cas de façon superficielle (football, télévision). En Suisse, à cause d’une société plus organisée et “bien rangée”, il est difficile de rentrer en contact avec des inconnus par exemple à l’arrêt de bus ou à la gare. C’est pourquoi, les Brésiliens considèrent les Suisses comme des gens “froids” et distants. Nous Suisse pourrions considérer les Brésiliens comme des gens chaleureux mais superficiels, chacun peu camper sur ses critiques comme on dit.

5. Allergie à l’arrogance. Pour compléter un peu le point 3., les Brésiliens ont une réelle allergie à l’arrogance, peut-être des stigmates de centaines d’années d’esclavagisme et de domination portugaise. Si par exemple vous avez étudié à l’université en Suisse, il faut mieux faire profil bas. Il est possible que les Brésiliens aient de façon consciente ou inconsciente un certain complexe d’infériorité par rapport aux Européens et Américains. Il est vrai que le Brésil par exemple n’a jamais gagné de prix Nobel (sur les plus de 1000 délivrés), la Suisse en a gagné des dizaines et les Etats-Unis des centaines. Forcément, le Brésil qualifié parfois de pays émergent et malgré son immense population, doit encore arriver prouver qu’elle peut produire des prix Nobel ou des entreprises énormes comme Google ou Amazon. Bref, au Brésil il faut faire attention de rester humble, ne pas élever la voix et faire profil bas si vous avez fait de belles études. On est très loin d’une arrogance californienne, où le succès est valorisé parfois bien sûr à l’excès (dans l’autre sens).

6. La société brésilienne est complexe (et variée). 
Comprendre la Suisse est probablement plus simple que le Brésil. Si on résume, les Suisses sont soit chrétiens ou athées. Mais même les athées ont une sorte de dogme chrétien (pensons à l’humanisme). En terme politique, la plupart des Suisses sont au centre, l’UDC n’est finalement pas si radicale que cela si on compare à d’autres partis dans le monde. Le Brésil est bien plus complexe, il y a théoriquement 80% de Chrétiens mais dans les faits les Chrétiens pratiquants ne dépassent probablement pas les 40%. Le reste est fait de beaucoup d’autres religions qui ont parfois de la peine à coopérer comme le spiritisme, le bouddhisme et toutes les religions syncrétiques. Il s’en suit une relation complexe sur les valeurs en commun : rôle de la famille, etc.
Au niveau politique, il y a aussi des grandes différences. Certains Brésiliens sont très à droite, d’autres très à gauche, le centre est peu représenté et valorisé. La société brésilienne est donc un peu séparée en deux (très polarisée), par quartiers surtout, entre une bourgeoisie très minoritaire et une gigantesque classe moyenne (dans le définition suisse et pas américaine, aux Etats-Unis classe moyenne voulant dire en fait bourgeoisie). L’illusion du football, du christianisme ou de la langue portugaise comme pays unifié ne tient pas vraiment quand on commence à s’intéresser au pays en lisant par exempla la Folha de S.Paulo (journal qui donne la parole à beaucoup de personnes différentes).

7. La parole a moins de valeur
On apprend dans la Bible la phrase suivante “Que ton oui soit oui et que ton non soit non”. Malgré le fait que la Bible soit de loin le livre le plus lu et vendu du Brésil, on peut dire que cette phrase du livre sacré n’est pas vraiment prise en compte ou très au sérieux par la majorité des Brésiliens. En effet, si un Brésilien vous dit : “Venez chez moi boire un verre”. Sauf s’il donne vraiment une date et une heure, il vaut mieux ne pas y aller, car ce n’est pas une phrase à prendre au “pied de la lettre”. Dans le monde du business aussi cela peut être compliqué pour un Suisse ou Européen, un futur client peut montrer un intérêt et dire qu’il va vous rappeler, mais vous pouvez être très content s’il rappelle vraiment. C’est le fameux “hoje não” (aujourd’hui non), au lieu de dire tout simplement non, le Brésilien a souvent peur et dit aujourd’hui non de façon très indirecte, mais qui sait peut-être demain ? Vu de Suisse, c’est assez pénible car il faut toujours lire entre les lignes ou entre les phrases. Comme le Brésilien est très indirect, il aura souvent peur de vous dire vraiment la vérité, on est loin d’un Allemand qui vous fera bien comprendre ce qu’il pense.

Article mis à jour le 1er octobre 2019. Par Xavier Gruffat. XG est Suisse mais habite depuis 2009 au Brésil, il voyage beaucoup entre la Suisse, le Brésil et parfois les Etats-Unis. Il lit tous les jours ou presque depuis 2009 la Folha de S.Paulo, principal journal brésilien de référence (classé plutôt à gauche, journal libéral).

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Observação da redação: este artigo foi modificado em 01.10.2019

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