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EDITORIAL – Pourquoi les conservateurs et progressistes s’attaquent ? Incompatibilité

SAO PAULO Les deux grandes forces qui composent l’occident chrétien (Amériques et Europe) sont le conservatisme et le progressisme. Dans les 2 plus grands pays chrétiens du monde, les États-Unis et le Brésil, la situation est extrêmement claire. Dans les 2 pays les conservateurs gouvernent ou vont gouverner dès 2019 (Brésil) avec Bolsonaro. En Italie, la situation est un peu plus complexe avec un mélange extrême droite et gauche si on en croit les spécialistes. En Suisse, la situation est aussi différente mais peut-être qu’un jour on aura aussi un bloc encore plus marqué entre la gauche (Socialistes, Verts) et les conservateurs de l’UDC. En France, le progressiste Macron est au commande. 


Incompatibilité, 2 forces

Si on résume les conservateurs aimeraient conserver, c’est le cas de le dire, certaines valeurs comme la famille (homme et femme), l’ordre comme l’armée ou la police ainsi qu’une immigration contrôlée. Parfois ils cherchent aussi à conserver des choses moins dignes (ex. machisme). À l’inverse, les progressistes aimeraient une société de minorités ou chaque personne peut revendiquer des droits parfois presque à l’extrême, notez que je fais une distinction ici entre le progressisme et la gauche qui n’est pas toujours un synonyme (certains intellectuels pensent justement que la gauche perd du moment qu’elle devient trop progressiste et abandonne les pauvres ou ouvriers).
Le problème est que chacun des deux courants est sur le chemin de l’autre pour atteindre ses objectifs. Pour les progressistes les conservateurs sont à “abattre”, car ils empêchent de mettre en place leur agenda progressiste. On voit des partis ou médias comme Libération, MediaPart ou même en Suisse romande Le Temps d’une grande violence verbale envers les conservateurs qu’ils traitent parfois sans raison objective d’extrême droite ou de fascistes. À l’inverse les conservateurs n’aiment pas les progressistes, car ils sont sur leur chemin pour par exemple interdire le mariage gay ou d’autres thèmes de société. Certains médias conservateurs comme FoxNews sont tout autant de mauvaise foi qu’un journal comme MediaPart.

Plus violent, pas de compromis

Peut-être qu’à la différence de la guerre gauche-droite classique, qui a aussi été violente par exemple en Italie il y a quelques dizaines d’années, le combat conservateurs contre progressistes ne favorise presque aucun compromis. Ou on est contre le mariage gay ou pour, idem IVG ou la légalisation du cannabis. Avec le système gauche droite, surtout si l’économie de marché est acceptée par la (nouvelle) gauche, des nuances sont possibles et moins polémiques. Par exemple une TVA à 5%, 8% ou 13% ne devrait pas mener à des combats trop violents, c’est qu’une question de curseur. Les chiffres qu’on trouve souvent en économie permettent souvent un certain compromis. Les thèmes de société souvent liés à la religion sont par contre beaucoup plus sensibles et sources de violence (au fond paradoxal pour les Chrétiens).

2 pays


Il y a plusieurs années j’avais imaginé un système de 2 pays, de façon étonnante certains aux États-Unis semblent me copier (ok c’est le concept de créativité universelle, avoir la même idée en même temps à plusieurs endroits du monde). Pour le moment cela reste une utopie, c’est-à-dire avoir une Suisse progressiste et une conservatrice. Honnêtement je ne vois pas comment réaliser pratiquement un tel système. Un système de 2 pays mène aussi forcément à beaucoup d’hypocrisie et probablement une impossibilité pratique de gérer les frontières d’un tel pays.
On va donc continuer cette violence politique qui semble sans fin. Je crois que personne ne voit pour le moment une porte de sortie, en tout cas aux Etats-Unis.

PS. je profite de rendre hommage au terrible crime antisémite à Pittsburgh (Etats-Unis). Pour moi cela n’a strictement rien à voir avec le conservatisme, je sais que certains plus à gauche pensent de façon différente et je respecte cette opinion pour éviter de mettre inutilement de l’huile sur le feu en cas de crise majeure. La grande famille du conservatisme globalisé, qui n’est pas l’extrême-droite, ne doit jamais accepter l’antisémitisme et encore moins le nazisme.

Le 28 octobre 2018 (23h30). Par Xavier Gruffat. Il s’agit d’un article original de XG, non copié d’un autre média.

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Observação da redação: este artigo foi modificado em 29.10.2018

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