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EDITORIAL : Trop de gymnasiens sur Vaud, revalorisons l’apprentissage !

MONTREUX Un nouveau gymnase devrait ouvrir dans le canton de Vaud à Aigle ces prochaines années même si le projet semble avoir du retard, le nombre de classes de gymnasiens semble exploser. Je ne dispose pas de chiffres exacts mais je sais que par exemple au Gymnase de Burier (anciennement CESSEV), pour y avoir étudié, le nombre de classes à fortement augmenté ces 15 dernières années, bien plus que l’augmentation de la population dans la Riviera (région Montreux-Vevey). 

Canton de VaudOn  observe ainsi une “francisation” du Pays de Vaud, cela signifie qu’en France environ 80% de personnes obtiennent le bac. Dans le canton de Vaud ce chiffre est bien inférieur, moins de 50%. Si on continue de valoriser la voie baccalauréat plutôt que l’apprentissage on peut atteindre bientôt la logique française et il y a aura mécaniquement un nivellement du niveau d’exigence au gymnase, comme c’est déjà le cas actuellement (si on compare le niveau en 2000 par rapport à 2017). La sélection se fera alors plus tard, notamment à l’entrée de l’Université de Lausanne, Genève ou de l’EPFL. Et que feront les jeunes recalés en 1ère année d’uni ou de poly ?
Sans compter la mauvaise idée de la “gauche” de progressivement enlever les devoirs à la maison.

Merci la gauche

Le gouvernement de centre gauche vaudois est clairement responsable de cette direction malsaine, c’est-à-dire un nivellement du niveau de l’école publique. Sans compter qu’il s’agit d’un coût élevé pour les contribuables vaudois, car ils doivent payer de nouveaux bâtiments ainsi que le salaire des enseignants supplémentaires, souvent bien payés (salaire mérité d’ailleurs, une raison du succès de la Suisse).

Alternative très crédible, les “software mangent le monde”

En politique, il est toujours très facile de critiquer et “taper” sur une orientation politique, ici la gauche, sans faire de proposition constructive. Mais dans ce cas, nous critiquons mais avec une alternative tout à fait crédible et valable que la droite devrait récupérer. L’idée est de renforcer la filiale apprentissage en misant notamment davantage sur l’informatique. Il faut savoir qu’un jeune qui à 18 ans aurait appris à travailler avec le “Swiss finish” en terme de programmation informatique avec les langages Python, Java, PHP ou Ruby vaudrait tout simplement de l’or sur le marché suisse du travail et même au niveau mondial. Il pourrait probablement même s’exporter assez facilement à la Silicon Valley. Le très célèbre article de Marc Andreessen du Wall Street Journal paru en 2011 “Why Software Is Eating The World” (pourquoi les programmes informatiques ou software mangent le monde) montre la très grande importance de la programmation informatique pour l’économie actuelle et du futur. Ce jeune pourra aussi éventuellement se mettre à son compte et créer sa propre start-up.
Sans mentionner tous les besoins qu’on a et continue à avoir dans l’artisanat (maçon, plombier). Ces métiers valent de l’or et sont bien entendu très utiles.


Actuellement on a tendance à former une “armée” d’universitaires comme en Science politique qui viennent malheureusement parfois grossir les rangs du chômage avec des coûts de formation gigantesques (pensons par ex. à un étudiant qui a été au gymnase, à l’uni, fait un post-doctorat) pour la société. Alors qu’un jeune de 15 ans pourrait faire un magnifique apprentissage d’informatique puis par la suite prospérer et être professionnellement comblé. Il pourra ensuite reverser sous forme d’impôts à la société ce qu’il gagne et à la fin coûter beaucoup moins à l’état qu’un étudiant en Science politique (le but n’est pas de supprimer la filiale “Science Po”, mais de diminuer peut-être le nombre de personnes formées).

Que faire concrètement ?

Le gouvernement vaudois, à gauche depuis mai 2017, devrait définir un pourcentage maximum à atteindre de gymnasiens par rapport à la filiale apprentissage, on peut imaginer de ne jamais dépasser les 40% de gymnasiens. De plus, le gouvernement pourrait soutenir financièrement (par exemple par crédit d’impôts) les entreprises qui engagent des jeunes dans leur entreprise, notamment dans le département informatique. Le gouvernement devrait aussi construire des écoles d’informatique pour bien former ces jeunes en apprentissage. Comme ils seront présents 1 ou 2 jours par semaine dans l’école, avec une rotation entre les jours, cela coûte moins cher qu’un gymnase où les élèves s’y rendent quotidiennement.


Mis à jour le 21 août 2019. Par Xavier Gruffat (Dipl. EPF Zurich, Dipl. MBA, Pharmacien). Crédit photo : Xavier Gruffat (Romanvie.ch)

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Observação da redação: este artigo foi modificado em 21.08.2019

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