Parmi les journalistes et autres spécialistes des médias il existe l’idée que la presse locale ou hyper-régionale serait l’avenir de la presse, surtout grâce à une rentabilité supérieure aux médias dits supra-régionaux (ex. Le 24 Heures) et nationaux (ex. Le Temps).
Mais à titre personnel je ne trouve pas très intéressant. Ce qui m’intéresse sont les décisions du Conseil Fédéral, la politique cantonale, les grands thèmes de société comme la théorie des genres, l’immigration, l’avortement ou le suicide assisté. Les actualités hyper-régionales ne m’intéressent pas vraiment sauf en cas de corruption. Mais dans ce cas je doute que la presse hyper-régionale ait les moyens et surtout l’envie de faire des investigations, car elle est souvent proche des pouvoirs politiques locaux. Bref, la presse très locale est selon moi souvent une forme de commérage sans trop d’intérêt et loin d’influencer vraiment la politique suisse, le but final de tout média qui se respecte.
Bien sûr chacun est libre de développer le média qu’il veut et si des médias très régionaux arrivent être rentables en captant notamment la publicité du tissu local parfois un peu négligée par Google ou Facebook on peut se féliciter pour l’économie suisse surtout si cela permet de créer des emplois. Mais selon moi ces médias sont plus des services ou petites PME comme un garage si on rajoute un peu de provocation que de vrais médias cherchant à influencer la politique suisse ou cantonale. Même si au niveau communale ils ont objectivement leur raison d’être. Car quand on sait par exemple qu’à Montreux il y a environ 50% d’étrangers, ce n’est pas un média local qui va un jour arriver à inverser la tendance pour avoir des taux un peu plus normaux (ex. 20%). Rappelons que deux grands pays, le Japon et le Brésil, ont moins de 1% d’étrangers. A un moment les pourcentages comptent, et notamment de façon paradoxale pour diminuer le racisme dans une société.
Le 31 août 2018. Par Xavier Gruffat.
