SION – Le Conseil d’Etat a entériné le nouveau contrat-type de travail ordinaire (CTT) pour les employés des sociétés de remontées mécaniques valaisannes. Il entrera en vigueur par étapes.
Dès le 1er janvier 2023, les employés devront toucher un salaire minimum mensuel de 4005 francs, soit 22,75 francs de l’heure, sur treize mois, indique jeudi le canton dans un communiqué. Dès le 1er juin, des augmentations de ce salaire sont prévues à l’issue de la première, de la troisième et de la cinquième année d’expérience.
Ce nouveau CTT, négocié entre la faîtière des entreprises de remontées mécaniques valaisannes (RMV) et les syndicats, est valable jusqu’au 31 mai 2027. A cette date une réévaluation de la situation sera faite. “C’est un immense pas en avant pour les travailleurs de cette branche”, s’est réjoui, dans la foulée, Blaise Carron, secrétaire régional du syndicat UNIA, auprès de Keystone-ATS.
Le gouvernement, par le département de l’économie et de la formation ainsi que de celui de la santé, des affaires sociales et de la culture, se dit conscient que la “mise en œuvre d’un CTT avec salaires minimaux impératifs a des conséquences non négligeables sur la capacité financière des entreprises et sur le principe de liberté contractuelle”. Mais la pratique de sous-enchère salariale abusive et répétée ne peut pas perdurer, ajoute-t-il.
Projet légèrement revu
La solution annoncée jeudi “est le fruit d’un compromis qui prend en compte des avis exprimés” après la publication de son projet, contesté partiellement par certaines remontées mécaniques, détaille le canton. Le gouvernement a ainsi finalement décidé de limiter l’obligation de la progression salariale liée à l’expérience uniquement durant les cinq premières années. Avec cette décision, il ne va pas au-delà des CTT édictés par la Confédération et d’autres cantons.
A titre d’exemple, le CTT fédéral dans la branche de l’économie domestique prévoit une progression de 334 francs par mois après quatre années d’expérience alors qu’un employé des remontées mécaniques valaisannes verra son salaire augmenter de 200 francs par mois après quatre ans d’activité, illustre le canton.
Sous-enchère salariale
Pour mémoire, un rapport commandé par la commission cantonale tripartite, composée de représentants des autorités, des employeurs et des syndicats, avait révélé en mai dernier des cas de sous-enchère salariale au sein des entreprises de remontées mécaniques.
Au total, 36% des salaires constatés dans la branche entre 2018 et 2021 étaient inférieurs à ceux prévus par le CTT alors en vigueur. De plus, sur 53 entreprises contrôlées, 39 ont rémunéré certains de leurs collaborateurs en dessous des minimas prévus.
A noter que si l’étude avait également pris en compte le respect des paliers, elle aurait conclu à une sous-enchère de 51,4%. Une précédente enquête détaillée de la saison d’hiver 2010-2011 avait déjà permis de constater une sous-enchère de 34%, souligne le communiqué du canton.
Le 24 novembre 2022. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay
