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EDITORIAL : Pourquoi la RTS ne devrait plus parler de Facebook ou Netflix ?

MONTREUXDans l’émission Médialogue de la RTS (Radio La Première) diffusée le samedi 15 septembre 2018, on a pu entendre une longue analyse à propos de Netflix à propos du divertissement et des documentaires. J’ai personnellement trouvé l’émission cette fois peu intéressante, le risque comme je me suis déjà exprimé du direct sans édition du sujet, mais ce n’est pas l’objet de cet éditorial. Le problème est que la RTS a offert si on veut une publicité gratuite à Netflix de plus de 20 minutes sur une chaîne payée par les impôts, par la redevance, des Suisses. Bien sûr Netflix basée en Californie n’a pas besoin de la Suisse pour vivre, c’est absolument marginal les revenus des Suisses (probablement 1% ou moins) pour son chiffre d’affaires. Mais le problème est plus en terme de part de marché, si un jour Netflix a une audience exprimée par exemple en minutes passées par jour sur un écran (TV, smartphone) de 80% en Suisse, que pourra faire la RTS ? Elle peut être en train de créer sa propre tombe. 

Autrement dit, si la RTS fait trop de publicité pour Netflix, elle peut se retrouver un jour marginalisée. Et si un référendum a de nouveau lieu en Suisse contre Billag (no-Billag), alors le risque de détruire la RTS est bien plus grand si “tout le monde” regarde Netflix. La RTS doit donc avoir une vision stratégique et ne devrait en fait plus mentionner le nom des entreprises de la Silicon Valley comme le font d’ailleurs plusieurs médias privés. Par exemple au Brésil sur la  surpuissante TV Globo, il est interdit aux journalistes ou présentateurs de mentionner une marque comme Facebook, Netflix, Google ou Instagram, sauf pour présenter des résultats financiers (ex. le chiffre d’affaires de Facebook en 2017 était de….).


Culture occidentale


Il est vrai que Netflix appartient à la culture occidentale de Vancouver à Sao Paulo et de New York à Paris, mais faisons attention à ne justement pas faire en sorte que Netflix devienne monopolistique dans sa vision du monde (worldview en anglais). Aux Etats-Unis par exemple il existe un puissant média conservateur (Fox News) et un puissant média progressiste (CNBC, ou encore CNN) qui permet d’arriver à un certain équilibre médiatique sain. Avec Netflix, on ne connaît pas l’agenda politique de cette entité qui selon mes informations est plus libérale que conservatrice par exemple.

Pourquoi de la pub gratuite pour la Silicon Valley ?

Ce que la RTS doit bien comprendre, même si c’est un média libéral et progressiste comme la plupart des géants de la Silicon Valley (Alphabet, Facebook, Apple ou Netflix), est que l’agenda politique de ces sociétés multinationales n’est pas le même que la Suisse. Il y a peut-être actuellement un alignement idéologique mais qui dit que dans le futur ces entreprises n’auront pas une vision différente du monde comme par exemple sur le partage des richesses ou la liberté religieuse (un thème cher à Romanvie.ch). Il est donc très important d’être vigilent et je demande simplement à la RTS de faire comme la TV Globo, interdire de mentionner ces marques dans toutes les émissions radios et TV. C’est simple et efficace, n’est-ce pas ? Car nous les Suisses on s’intéresse aux Etats-Unis, mais pensez-vous que les Américains ont quelque chose à faire de la Suisse ? Rien, nada, juste pour acheter une fois ou l’autre une Rolex ou du chocolat Lindt. Ne soyons pas naïfs mes chers compatriotes.

Le 16 septembre 2018. Par Xavier Gruffat (Romanvie.ch)

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Observação da redação: este artigo foi modificado em 16.09.2018

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