ZURICH – L’exploitant d’aéroports Flughafen Zürich s’est maintenu l’an dernier sur la voie de la convalescence. Le nombre de passagers ayant transité par le tarmac zurichois a rebondi de 28% pour frôler les 30 millions de personnes, représentant 92% de la fréquentation de 2019, dernier exercice “normal” avant la pandémie. Les responsables tablent sur une poursuite de la croissance, à une cadence toutefois nettement moins soutenue.
Les volumes de fret par contre ont été allégés de 10% à 377’988 tonnes.
Au niveau du groupe, le chiffre d’affaires s’est enrobé d’un bon cinquième à 1,24 milliard de francs. Les revenus aéroportuaires notamment se sont envolés de près d’un quart à 610,1 millions. Les recettes auxiliaires, alimentées notamment par le complexe The Circle en bordure de pistes, ont progressé de 18% à 626,2 millions.
La rentabilité a progressé de manière plus que proportionnelle aux revenus. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a bondi de 22% à 676,7 millions et le bénéfice net de 47% à 304,2 millions, détaille le rapport d’activité diffusé vendredi.
La performance s’inscrit dans le haut des projections formulées par les analystes du consensus AWP.
Actionnaires choyés
Fort de ces résultats, le conseil d’administration proposera aux actionnaires un nouveau dividende exceptionnel de 1,30 franc par action, contre 1,10 franc pour 2022, en addition d’une rémunération ordinaire agrémentée de 1,60 franc à 4,00 francs par titre.
Flughafen Zürich a accentué son expansion internationale l’an dernier, avec l’obtention de l’autorisation d’exploitation pour l’aéroport de Natal dans le nord-est du Brésil. Le chantier du futur aéroport indien de Noida, en périphérie de Dehli, avancent rapidement et des déclarations d’intentions ont d’ores et déjà été signées avec les compagnies Indigo Airlines et Akasa Air.
En Suisse également, la population zurichoise vient de valider le projet d’extension de deux pistes. Evoquant des procédures de longue haleine, le directeur général a toutefois prévenu en conférence de bilan que le premier coup de pioche ne surviendra vraisemblablement pas avant 2030.
Net ralentissement en vue
La direction table pour l’exercice en cours sur une poursuite au ralenti de l’augmentation de la fréquentation, qui doit avec environ 30 millions de passagers s’élever à 95% de ce qu’elle fut en 2019. Recettes et excédents doivent continuer de s’étoffer dans des proportions non précisées.
Les observateurs en bout de piste applaudissent dans l’ensemble une performance plus qu’honorable, mais déplorent un plan de vol pour la suite plutôt timoré.
Une finalisation de la construction du nouvel aéroport en Inde d’ici la fin de l’année, la perspective d’une multiplication par deux de la rémunération des actionnaires à l’horizon 2025 et une valorisation actuellement jugée abordable confèrent toujours selon Daniel Bürki, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), un potentiel haussier non négligeable à l’action.
Manuel Lang, pour Vontobel, ne voit aucun motif d’inquiétude dans la prudence adoptée par la direction, au sortir d’une année de vif redressement. La progression visée du nombre de passagers en 2024, pour timide qu’elle soit, s’inscrit par exemple déjà bien au-dessus des ambitions formulées par l’exploitant de l’aéroport de Vienne, poursuit l’expert.
A 13h20, la nominative Flughafen Zürich s’enrobait de 0,5% à 186,80 francs, après un trou d’air matinal, et dans un SPI en hausse de 0,24%.
Le 8 mars 2024. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay
