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EDITORIAL – Quand la journaliste Isabelle Falconnier est l’hôpital qui se moque de la charité

La journaliste Isabelle Falconnier, directrice du Club suisse de la presse, écrit une opinion dans le « 24 heures » du 23 novembre 2023 intitulé : La troisième guerre mondiale a commencé. Même si je peux comprendre son analyse, je la trouve teintée d’hypocrisie. Elle affirme cela : « Les journalistes sont vos alliés. Ce sont des résistants. Ce n’est pas parce qu’ils expriment ou relaient une opinion différente de la vôtre qu’ils sont contre vous. » puis elle écrit : « à ceux qui veulent que vous pensiez comme eux, qui ne supportent pas la complexité du monde. ».

Il est évident que la majorité des journalistes veulent justement que « vous pensiez comme eux » et ne se battent pas pour une liberté totale de pensée. Pensons au thème très polémique de l’IVG, est-ce que Mme Falconnier va mener un débat « pour ou contre l’IVG en Suisse ? ». Bien sûr que non, elle va forcément essayer de manipuler l’opinion pour forcer les Suisses à être pour l’IVG. Ce qui fonctionne bien, car 70% des Helvètes sont pour. Maintenant dans certains pays, notamment musulmans (comme par hasard la gauche ignore cet état de fait), mais aussi chrétiens comme la Géorgie ou le Brésil, une très grande majorité est opposée à l’IVG.

Sur de nombreux thèmes, beaucoup de journalistes suisses (pas tous mais beaucoup) imposent leur idée, voici une petite liste : wokisme, influence positive des évangéliques ou catholiques dans une société, port d’armes, liberté d’expression, immigration.

De mon côté, l’éditorial de Mme Falconnier est irrecevable et je remercie les médias sociaux américains (YouTube, Instagram, Facebook, WhatsApp, X) de nous donner bien plus de liberté d’expression qu’en Suisse ou en Europe. Bien entendu il y a des abus qui devront et doivent être combattus. Mais les journalistes, en majorité de gauche, ont commis tant d’erreurs qu’ils doivent assumer ce triste état de fait. Un peu comme la gauche politique souvent si médiocre qui voit des figures totalement opposées à leur vision du monde comme Javier Maili en Argentine ou Geert Wilder aux Pays-Bas arriver clairement au pouvoir avec des majorités insolentes (56% pour Maili dans un pays de plus de 40 millions d’habitants).

Bizarrement aussi, si Mme Falconnier aime tant la liberté d’expression, pourquoi n’a-t-elle pas laissé la possibilité de commenter son article comme souvent sur ce journal de Tamedia (pas connu pour aimer les débats contradictoires) ? Elle a probablement fait une « pression » sur le « 24 Heures », ok j’écris mais svp fermez les commentaires… C’est bien l’hôpital qui se fo*t de la charité. Cqfd.

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Le 23 novembre 2023. Par Xavier Gruffat.

Sondage – Le 75% des Suisses ne s’intéressent pas au langage inclusif (non sexiste)

ZURICHSeul un quart de la population suisse estime que le débat sur le langage non sexiste est important. De même, peu de gens y font attention au quotidien. Parallèlement, des termes comme « tête de nègre » sont toujours largement répandus.

La question de l’égalité des sexes et le débat autour des notions de « cancel culture » et de « woke » ne semblent intéresser qu’une petite minorité de personnes en Suisse. Selon un sondage publié lundi par Tamedia et 20 Minuten, ces thèmes sont loin de faire partie des problèmes les plus urgents pour la majorité des Helvètes.

Seuls 18% des personnes interrogées considèrent l’égalité comme le problème le plus important et seulement 13% pour le sujet de la « culture de l’effacement » et du « woke ». En revanche, les coûts de la santé, la prévoyance vieillesse ou les changements climatiques figurent en haut du tableau des préoccupations. A 28%, les femmes considèrent l’égalité comme plus urgente que les hommes (10%).

Sondage - Le 75% des Suisses ne s'intéressent pas au langage inclusif (non sexiste)

Langage non sexiste peu accepté

Le débat sur le langage non sexiste ne fait pas non plus partie des priorités des personnes vivant en Suisse. Il s’agit de l’utilisation de formes d’écriture qui incluent également les femmes et les personnes non binaires.

Seuls 23% les considèrent comme importantes ou plutôt importantes. Ici aussi, les femmes (27%) sont nettement plus nombreuses que les hommes (14%) à se préoccuper de cette thématique. En résumé, une petite minorité des personnes interrogées (24%) veille à un langage respectueux des genres. Les trois quarts ne s’en préoccupent pas ou plutôt pas.

L’utilisation d’un langage respectueux de l’égalité des sexes dans les médias ou lors d’interventions publiques est mieux acceptée: 30% y sont tout à fait ou plutôt favorables. Mais 68% des Suisses rejettent totalement ou partiellement un langage respectueux de l’égalité des sexes, dans ce domaine également.

Le masculin générique priorisé

La situation est pratiquement la même dans le monde du travail et dans la vie quotidienne privée: seuls 22% sont favorables à l’utilisation d’expressions non sexistes, 75% les rejettent partiellement ou complètement.

La moitié des personnes interrogées utilisent toujours ou souvent le masculin générique, c’est-à-dire la forme masculine pour désigner des personnes ou des professions, même s’il ne s’agit pas uniquement d’hommes. Même chez les femmes, ce chiffre s’élève à 45% (54% chez les hommes). Cette forme est rarement ou jamais utilisée chez 25% des femmes et 15% des hommes.

« Mademoiselle » de moins en moins usité

Parallèlement, des termes problématiques sont loin d’avoir disparu du langage courant. 46% des personnes interrogées disent encore souvent parler de « tête de nègre » et considèrent que ce terme n’est pas problématique. Le 18% des sondés n’utilisent ce mot que dans un contexte particulier.

L’expression « pays du tiers-monde » ne choque pas le 60% des personnes interrogées. Idem à 74% pour le mot « infirmière » et à 73% pour « hôtesse de l’air », deux termes désignant des professions encore considérées comme « féminines ».

En revanche, le terme « Mademoiselle » n’est plus utilisé que par un quart des sondés et celui de « yougo » que par 19% de la population helvétique.

Selon l’enquête, les hommes utilisent en général plus souvent ces expressions et les considèrent comme moins polémiques que les femmes. Ces termes font moins débat à la campagne que dans les villes, précise l’étude.

L’enquête a été réalisée fin mars en collaboration avec l’institut Leewas auprès de 30’754 personnes de toute la Suisse, avec une marge d’erreur de +/- 1 point de pourcentage.

Le 22 mai 2023. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

THEOLOGIE – Mieux comprendre la vie de l’apôtre Paul

SAO PAULO – ROMEParler de la vie et de l’impact de l’apôtre Paul dans un article comme ici est presque mission impossible, tant sa vie et ses écrits canoniques (du Nouveau Testament) sont si denses. Nous vous présentons toutefois quelques informations utiles sur la vie de l’apôtre Paul.

Petit résumé :
– Paul pour les protestants ou Saint Paul pour les catholiques est très probablement le plus grand évangéliste, le plus grand théologien (notamment par sa célèbre Carte aux Romains), le plus grand missionnaire et celui qui a créé et fondé le plus d’églises pendant le 1er siècle de notre ère. Paul est aussi connu sous son nom juif, Saul.
– Comme on peut lire dans Actes dans le Nouveau Testament, Paul qui était un juif zélé et persécutait les Chrétiens, a vu Jésus sur le chemin de Damas. Cela marque sa célèbre conversion au christianisme (lire davantage ci-dessous).
– Paul a écrit près de la moitié des livres du Nouveau Testament, comme la célèbre lettre aux Romains, qui a eu une énorme influence sur de grands théologiens comme Saint Augustin, Martin Luther ou Jean Calvin. On apprend beaucoup de la vie de Paul, grâce à Actes, un livre écrit par Luc (qui était son ami).
– Précisément, Paul est connu pour ses voyages missionnaires entre Israël, en particulier Jérusalem, la Turquie actuelle, la Grèce et Rome (lire davantage ci-dessous).
– Il est considéré comme l’Apôtre des gentils (non juifs), à la différence de l’Apôtre Pierre plus connu comme Apôtre des Juifs. Paul, pourtant juif, a effectivement aussi beaucoup axé son ministère sur l’évangélisation de non juifs comme des grecs ou romains, mais il a aussi beaucoup converti des juifs en prêchant dans de nombreuses synagogues.
– Paul, comme pharisien (par la suite ancien pharisien), avait une excellente connaissance de l’Ancien Testament (ou Bible hébraïque).
– Paul était polyglotte, on estime qu’il s’avait lire l’hébreux, parlait l’araméen (langue liée à l’empire perse parlée par Jésus), le grec (lingua franca de l’époque) et peut-être un peu de latin.

Naissance, enfance et formation :
– Paul est né à Tarse, en Cilicie, dans une famille juive. La Cilicie était une ancienne province romaine. On estime qu’il serait né entre l’an 5 à 10 après Jésus-Christ. Certains historiens estiment que Jésus-Christ serait né réellement en l’an 4 avant J.-C.
Remarque : on parle de Paul, mais son nom de naissance était Saul. On ne sait pas très bien quand il a changé son nom juif de Saul vers son équivalent grec Paul. Dans ce dossier nous allons utiliser presque en exclusivité le terme de Paul.
– Il est parti ensuite dans son adolescence à Jérusalem pour étudier notamment la Tora (Ancien Testament actuel pour résumer) avec le rabbin Gamaliel. Paul est devenu avec le temps un pharisien.

Conversion ou révélation de Damas (un vrai tournant) – Arabie :
– Sur le chemin entre Jérusalem et Damas – en fait très proche de Damas, Paul a été touché par une lumière qui l’a rendu aveugle. Jésus lui est apparu et lui a demandé pourquoi il persécutait les Chrétiens (qui ne portaient pas encore ce nom à ce moment de l’histoire). Dans Actes 9:4 on peut lire : « Il (ndlr. Paul ou Saul) tomba par terre et entendit une voix lui dire : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? ». Puis au verset suivant : « Il (ndlr. Paul) répondit : « Qui es-tu, Seigneur ? » Et le Seigneur dit : « Moi, je suis Jésus, celui que tu persécutes« . On pense que cette conversion ou révélation est survenue en l’an 33 après J.-C.
Ananie qui vivait à Damas est allé trouvé Paul, qui était aveugle depuis 3 jours. Il a reçu cette révélation divine dans un songe. A Damas, Ananie lui a imposé les mains et lui a rendu la vue. Paul a reçu aussitôt le baptême.
– Après sa conversion spectaculaire et extraordinaire, Paul est parti pour l’Arabie où il est resté environ 3 ans (lire Galates 1 : 17-18), de l’an 33 à 36 après J.-C. L’Arabie n’était pas très bien définie à l’époque. Il existe plusieurs théories vers où il serait parti et pourquoi. Pour beaucoup de pasteurs et théologiens c’est pour être préparé par Dieu (Dieu trinitaire) comme des Prophètes de l’Ancien Testament.

Tarse :
Après son séjour en Arabie d’environ 3 ans, Paul est retourné dans sa ville natale de Tarse où il est resté une dizaine d’année, on estime peut-être de l’an 36 à 46 après J.-C.

Antioche :
En l’an 46 après J.-C. Barnabé est allé cherché Paul à Tarse pour le faire venir à Antioche.

Mort :
La Bible n’explique pas la mort de l’apôtre Paul. Mais on suppose qu’il a été exécuté à Rome, peut-être en l’an 64 ou après. Il est donc mort comme martyre.

Ecriture des lettres de Paul dans le Nouveau Testament – Informations utiles :
Classement par ordre chronologique :
Galates : lettre à destination des Galatiens (une région de l’actuelle Turquie) écrite peut-être en l’an 33 (après J.-C), des sources parlent aussi d’une écriture entre l’an 48 et 53. Lettre écrite par Paul à Corinthe ou à Antioche. Remarque : Galates est donc clairement la première lettre ou carte écrite par Paul. Mais dans la Bible elle n’apparaît pas en première position après le livre d’Actes des Apôtres, c’est la lettre aux Romains qui est positionnée juste après Actes.
1 Thessaloniciens et 2 Thessaloniciens : lettres à destination des Thessaloniciens (une ville) écrite en l’an 50 et/ou 51 (des sources parlent aussi de 51 ou 52). Lettres écrites à Corinthe.
1 Corinthiens : lettre à destination des Corinthiens (une ville) écrite peut-être en 53 (des sources parlent aussi de l’an 55). Lettre écrite à Ephèse.
Philippiens : lettre écrite à destination des Philippiens (une ville) écrite peut-être en 55 (des sources parlent aussi de l’an 61). Lettre écrite à Rome.
Philémon : lettre à écrite à destination de Philémon (une personne) écrite peut-être en 55 ou 56 (des sources parlent aussi de l’an 60). Lettre écrite à Rome. Remarque : Philémon est la dernière lettre de Paulo dans le Nouveau Testament, située juste avant le livre Hébreux.
Colossiens : lettre à écrite à destination des Colossiens (une ville) écrite peut-être en 55 ou 56 (des sources parlent aussi de l’an 60). Lettre écrite à Rome.
Ephésiens : lettre écrite à destination des Ephésiens (une ville) écrite peut-être en 55 ou 56 (des sources parlent aussi de l’an 60). Lettre écrite à Rome.
2 Corinthiens : lettre à destination des Corinthiens (une ville) écrite peut-être en 56 (des sources parlent aussi de l’an 55). Lettre écrite en Macédoine (probablement une région actuelle de la Grèce).
Romains : lettre à destination des Romains (la célèbre ville de Rome) écrite en 57. Lettre écrite à Corinthe ou Cenchrées.
1 Thimothée : lettre à destination de Thimothée (une personne) écrite peut-être entre les ans 63 et 65. Lettre écrite en Macédoine.
Tite : lettre à destination de Tite (une personne) écrite peut-être entre les ans 63 et 65. Lettre écrite en Macédoine.
2 Thimothée : lettre à destination de Thimothée (une personne) écrite peut-être entre les ans 67 et 68. Lettre écrite à Rome. Remarque : c’est la dernière lettre de Paul, on peut clairement lire dans le dernier chapitre qu’il sait que sa mort est proche. Même si c’est sa dernière lettre, 2 Thimothée n’est pas la dernière lettre de Paul dans le Nouveau Testament, comme on l’a vu le dernière carte est celle de Philémon.

Quelques éléments théologiques ou réflexions :
– Avant sa conversion, Paul (ici on devrait dire Saul) faisait partie de la grande élite juive, en étant membre du Synode. Après sa conversion on peut dire qu’il a perdu beaucoup de privilèges même s’il continuait en tout cas au début à être bien reçu dans les synagogues d’Asie (actuelle Turquie) ou de Grèce ainsi que de Macédoine. Souvent, il a aussi été chassé des synagogues.
– Paul qui était Juif était également citoyen romain et parlait le grec (la lingua franca ou l’anglais de l’époque). Il connaissait aussi très bien la philosophie grecque de son temps. Ce côté multiculturel lui a très probablement permis de toucher de nombreuses régions d’Europe et d’Asie comme la Palestine ou Israël, la Turquie actuelle, la Grèce, la Macédoine du Nord actuelle ou encore Rome et l’Italie.

Fête de Saint-Paul – Ville de Sao Paulo au Brésil :
L’apôtre Paul est célébré par certains chrétiens et notamment les catholiques chaque 25 janvier, il s’agit plus particulièrement de la fête de sa conversion (sur le chemin de Damas). Au Brésil, à São Paulo (Saint Paul en français), le 25 janvier est un jour férié. Sao Paulo (ou São Paulo) est la plus grande ville du Brésil et de facto la plus grande ville de l’Occident « chrétien » avec environ 12 millions d’habitants. Il y a une certaine ironie à ce que l’homme (Paul) qui a probablement le plus influencé l’Occident ait donné son nom à sa plus grande ville actuelle occidentale (sans inclure la banlieue, dans ce cas Mexico City est peut-être plus peuplé que Sao Paulo et sa région).

Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome

Par Xavier Gruffat. Mise à jour le 29 octobre 2023. Crédit photo : Xavier Gruffat (envoyé à Rome).
Références bibliographiques :
– NICOLA THOMAS WRIGHT, Paul: A Biography, 2018, HarperOne. Pour ce texte l’édition en portugais à été utilisée : Paulo, uma biografia.

Voir un débat sur Paulo datant de janvier 2022 (en portugais)

25 leçons à apprendre de Jacques (Bible)

Le livre de Jacques dans le Nouveau Testament est une véritable mine d’or ou manuel pratique pour tout Chrétien qui aimerait être plus mature dans sa foi, malgré le fait que cela soit un petit livre avec seulement 5 chapitres et 108 versets. Cette lettre, épître, de Jacques ressemble aux précieux conseils pratiques qu’on peut retrouver dans les Proverbes (31 chapitres) du Roi Salomon dans l’Ancien Testament. Jacques a aussi de nombreux points communs avec le célèbre et très important Serment sur la Montagne de Jésus Christ dans l’évangile de Mathieu. Jacques était le livre préféré du grand théologien et philosophe danois Søren Kierkegaard.

L’article compte environ 2500 mots

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