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Succession Maurer – L’UDC choisit ses candidats pour succéder à Ueli Maurer

BERNELe groupe UDC annonce vendredi en fin de journée ses candidats définitifs pour l’élection au Conseil fédéral. Cinq personnes sont en lice pour succéder à Ueli Maurer. L’élection aura lieu le 7 décembre.

Succession Maurer - L'UDC choisit ses candidats pour succéder à Ueli Maurer

L’ancien président du parti, le conseiller national bernois Albert Rösti, 55 ans, est le grand favori. Celui qui dispose d’un excellent réseau s’est fait un nom sous la Coupole dans les domaines de l’énergie et de la santé.

Un autre Bernois figure également sur les rangs : le conseiller aux Etats Werner Salzmann, 60 ans. Ce colonel à l’armée a deux chevaux de bataille: l’armée et l’agriculture.

Après les renoncements de ses personnalités les plus en vue, la section zurichoise de l’UDC a présenté la candidature d’Hans-Ueli Vogt. Ce professeur de droit commercial de 52 ans, ouvertement homosexuel, a siégé au Conseil national sous la bannière UDC entre 2015 et 2021.

Deux ministres des finances cantonaux complètent la liste des candidats. Le Zougois Heinz Tännler, 62 ans, affirme avoir “repris en main” les finances de son canton en peu de temps. Il avait déjà tenté sa chance dans la course au Conseil fédéral en 2011, mais n’avait pas été retenu sur le ticket.

Le lancement de la candidature de la seule femme, la conseillère d’Etat nidwaldienne Michèle Blöchliger, 55 ans, s’était accompagné d’un imbroglio sur sa double nationalité. Considérée comme une femme de dossiers aux “connaissances énormes”, la juriste de formation est proche de l’aile blochérienne du parti et ne s’en cache pas.

Le 18 novembre 2022. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

Etats-Unis – McConnell reconduit à la tête de la minorité républicaine au Sénat

WASHINGTONLe chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a été confortablement reconduit dans ses fonctions mercredi par ses pairs pour la prochaine législature, qui débutera en janvier. Cela en dépit d’une candidature adverse et de tentatives de retarder cette procédure.

Ce responsable politique de 80 ans, élu de l’Etat rural du Kentucky, reste ainsi à la tête du groupe républicain à la chambre haute, position qu’il occupe depuis 2007.

La bonne performance des démocrates aux élections de mi-mandat, traditionnellement difficiles pour le parti du président, a une nouvelle fois privé ce natif de l’Alabama d’une majorité et donc d’un poids décisif au Sénat.

Etats-Unis - McConnell reconduit à la tête de la minorité républicaine au Sénat

Trump: “Il a fichu en l’air les élections”

Donald Trump, qui conserve une importante influence sur le parti républicain, lui a imputé la responsabilité de la déroute. Les deux hommes furent des alliés solides pendant le mandat du milliardaire, mais Mitch McConnell a pris ses distances depuis l’assaut contre le Capitole.

“Il a fichu en l’air les élections”, a affirmé Donald Trump sur son réseau Truth Social. Avant le scrutin, M. McConnell s’était pourtant inquiété de la “qualité” des candidats poussés sur le devant de la scène par l’ex-président républicain.

Mitch McConnell, élu pour la première fois au Sénat en 1984 et qui a sans cesse navigué dans les arcanes de Washington, a aisément repoussé la tentative de le remplacer d’un autre sénateur républicain, Rick Scott.

Il est également parvenu à maintenir la tenue du vote mercredi en dépit des velléités de plusieurs sénateurs trumpistes de le reporter.

Le 16 novembre 2022. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

Conseil fédéral – Succession Sommaruga: qui se présente et qui a renoncé

BERNE La course à la succession de Simonetta Sommaruga s’est ouverte avec l’annonce de la démission de la conseillère fédérale socialiste. La direction du PS veut présenter un ticket 100% féminin.

QUI S’EST PRÉSENTÉ?

DANIEL JOSITSCH a été le premier à être sorti du bois. Le conseiller aux Etats a annoncé sa candidature mardi, contre l’avis de la direction de son parti qui souhaite deux femmes. “J’ai l’expérience et les qualités nécessaires” pour devenir conseiller fédéral, a lancé le Zurichois, membre de l’aile centriste du parti.

La conseillère d’Etat bernoise EVI ALLEMANN a suivi mercredi. Avant d’être élue au gouvernement cantonal, elle avait siégé au Conseil national de 2003 à 2018. Elle avait également présidé l’Association transports et environnement (ATE) et la section bernoise de l’Asloca.

Jeudi, c’est la conseillère aux Etats bâloise EVA HERZOG, 60 ans, qui s’est lancée dans la course. Elle est considérée comme l’une des favorites à la succession de Simonetta Sommaruga. Elle était jusqu’au début 2020 ministre des finances de son canton. En tant que représentante d’un canton-ville et d’une région économiquement forte, elle a de bons arguments. L’historienne a déjà été candidate il y a douze ans, mais n’avait pas été retenue par son parti face à Simonetta Sommaruga.

ELISABETH BAUME-SCHNEIDER, 58 ans, est également en lice. La conseillère aux Etats jurassienne possède une expérience gouvernementale: elle a été élue en 2002 au Gouvernement jurassien et l’a présidé de 2006 à 2008. Elle siège depuis 2019 à la Chambre des cantons à Berne, dont elle préside la commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie.

Conseil fédéral - Succession Sommaruga: qui se présente et qui a renoncé

QUI A RENONCÉ?

JACQUELINE BADRAN: dans une interview accordée aux titres de Tamedia, la conseillère nationale zurichoise dit avoir sérieusement réfléchi à une candidature. Mais elle ne se sent pas prête à reprendre n’importe lequel des départements fédéraux. La politicienne de 61 ans siège à la Chambre du peuple depuis 2011. Auparavant, elle a bataillé neuf ans au parlement de la ville de Zurich.

EDITH GRAF-LITSCHER: La conseillère nationale thurgovienne de 58 ans a indiqué que la fonction l’aurait tentée, mais “ce n’est pas la bonne étape dans sa vie”. Elle fait de la politique depuis vingt ans et ne se représentera pas aux élections fédérales de l’automne 2023. Le canton de Thurgovie n’est plus représenté au Conseil fédéral depuis 88 ans.

FLAVIA WASSERFALLEN: La conseillère nationale bernoise a indiqué mercredi renoncer à se présenter. Après avoir soigneusement pesé le pour et le contre, elle dit être parvenue à la conclusion qu’une telle candidature ne lui convenait pas à l’heure actuelle. Flavia Wasserfallen a été récemment désignée par le PS du canton de Berne comme candidate au Conseil des Etats, pour défendre le siège du sortant Hans Stöckli à l’automne 2023. “Cette mission me motive énormément”, a-t-elle expliqué, ajoutant qu’elle mène actuellement une vie professionnelle et familiale qui correspond à ses aspirations personnelles.

PASCALE BRUDERER: L’ancienne conseillère aux Etats argovienne Pascale Bruderer a quitté la politique en 2019 pour se réorienter dans l’économie privée. Depuis deux ans, elle n’a jamais envisagé un retour en politique au vu de son fort engagement pour sa nouvelle activité professionnelle.

PRISKA SEILER GRAF: La conseillère nationale zurichoise est candidate au gouvernement cantonal et souhaite se concentrer sur la campagne pour les élections du 12 février prochain.

JACQUELINE FEHR: Ministre de la justice du canton de Zurich depuis huit ans, Jacqueline Fehr se représente pour un nouveau mandat. “Le Conseil d’Etat reste ma grande passion”, a-t-elle tweeté. La Zurichoise s’était déjà présentée en 2010. Elle figurait sur le ticket officiel du PS, mais le Parlement lui avait préféré Simonetta Sommruga.

BARBARA GYSI: La St-Galloise siège depuis onze ans au Conseil national. Elle vise le siège que Paul Rechsteiner laissera vacant en fin d’année au Conseil des Etats. L’élection complémentaire aura lieu le 12 mars.

NADINE MASSHARDT: La conseillère nationale bernoise, âgée de 38 ans, serait certes tentée un jour par un poste dans un exécutif. “Mais avec la meilleure volonté du monde, je ne peux pas m’imaginer devenir conseillère fédérale et être disponible 24 heures sur 24”, a expliqué la présidente de la Fondation pour la protection des consommateurs, le pendant alémanique de la FRC.

MATTEA MEYER: A bientôt 35 ans, la conseillère nationale vient d’être réélue à la co-présidence du PS Suisse. Elle souhaite se concentrer sur les élections fédérales 2023.

MARINA CAROBBIO: La conseillère aux Etats tessinoise a présidé le Conseil national en 2019. En novembre de la même année, elle a été élue au Conseil des Etats. A 56 ans, la médecin est déjà candidate à un siège au gouvernement tessinois, dont les élections ont lieu en avril prochain.

REBECCA RUIZ: La conseillère d’Etat vaudoise souhaite se concentrer sur son mandat à la tête du département de la santé et de l’action sociale. La criminologue de 40 ans a siégé de 2014 à 2019 au Conseil national.

NURIA GORRITE: La ministre vaudoise des infrastructures privilégie sa fonction au service du canton. Elle entend continuer à défendre les priorités cantonales qui lui tiennent à cœur, en particulier les grands projets d’infrastructures de mobilité, qu’elle a initiés depuis ses débuts au gouvernement cantonal. Nuria Gorrite a présidé l’exécutif cantonal de 2017 jusqu’au printemps dernier.

YVONNE FERI: La conseillère nationale argovienne de 56 ans renonce à se porter candidate à la succession de Simonetta Sommaruga au Conseil fédéral. La fonction l’aurait séduite, mais le moment n’est pas opportun, a-t-elle expliqué dans l’émission SonnTalk de TeleZüri.

Le 14 novembre 2022. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

Mobilité – GE – Le 30 km/h généralisé à Genève est attaqué par des recours

GENEVEA Genève, le plan du canton pour lutter contre le bruit routier, qui généralise la limite de vitesse à 30 km/h sur près de 300 axes, est attaqué sur plusieurs fronts. Le PLR, le MCG et l’UDC ont déposé des recours, suspendant l’entrée en vigueur de cette stratégie.

Les trois partis ont déposé des recours distincts auprès du Tribunal administratif de première instance. Le MCG s’est associé à l’Automobile Club Suisse (ACS) dans cette procédure. Selon le parti, le conseiller d’Etat Serge Dal Busco, chef du Département des infrastructures (DI), a “abusé de son pouvoir réglementaire pour imposer en douce le 30 km/h généralisé”.

Le MCG craint “une paralysie du réseau routier genevois”. Le recours contre l’arrêté du DI du 10 octobre, qui a été rédigé par l’avocat Romain Jordan, a été déposé mercredi. Ce dernier représente aussi le PLR dans cette affaire. Les recours portent sur une violation du droit à être entendu, du principe de proportionnalité et de la séparation des pouvoirs.

Le plan antibruit impose notamment le 30 km/h de jour comme de nuit sur 294 axes routiers, et de nuit uniquement sur 139 autres axes. Selon Romain Jordan, ces recours pointent “la préparation largement insuffisante de cette mesure, prise sans expertise ni examen précis, rue par rue, des périmètres visés, alors que le droit fédéral l’impose”.

Mobilité - GE - Le 30 km/h généralisé à Genève est attaqué par des recours

“Chasse aux automobilistes”

En plus du “sérieux problème institutionnel” posé par l’arrêté du DI, le PLR estime que cette décision ne tient pas compte de la hiérarchie du réseau routier, car il limite à 30 km/h autant en ville sur les axes structurants qu’en dehors de la zone urbaine. Le parti estime aussi que cette limitation pénaliserait aussi les transports publics.

L’UDC, qui dénonce une “chasse aux automobilistes”, attaque aussi l’arrêté du DI dans un recours déposé jeudi. Le parti condamne un “déni de démocratie”. “Il est inadmissible qu’une telle décision ne soit pas débattue préalablement au Grand Conseil et qu’elle soit ensuite soumise au référendum”, écrit l’UDC dans un communiqué. A noter que plusieurs objets parlementaires sur ce sujet sont en cours d’étude dans les commissions.

Les sections genevoises du TCS et de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG) ont aussi annoncé un recours. Elles doivent commenter leur démarche jeudi après-midi lors d’une conférence de presse.

“Retard regrettable”

Ces oppositions ont pour conséquence “un retard regrettable dans la mise en oeuvre”, relève Roland Godel, porte-parole du DI. Présentée en janvier dernier, la stratégie de modération de la vitesse s’appuie sur des principes qui figurent dans la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée votée en 2016. Serge Dal Busco, conseiller d’Etat en charge du DI, avait alors rappelé qu’elle se basait sur une large consultation menée au printemps 2021.

Le 10 novembre 2022. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

Etats-Unis – DeSantis incarne une droite dure, sans complexe et sans exubérance

WASHINGTONIl allie les prises de position les plus dures sur l’immigration, le Covid-19 ou les questions de genre, à une personnalité sans exubérance, voire sans charisme pour ses détracteurs: Ron DeSantis, gouverneur de Floride, est l’étoile montante de la droite américaine.

De ce républicain de 44 ans, qui a été réélu triomphalement mercredi, le Financial Times avait estimé récemment: “DeSantis, c’est Donald Trump avec un cerveau, mais sans le cirque”.

Le quotidien rebondissait sur la gestion par le patron du “Sunshine State” du catastrophique ouragan Ian. Alors que la Floride comptait ses morts et évaluait des dégâts considérables, le gouverneur avait reçu avec civilité Joe Biden, en dépit de son hostilité politique ouverte envers le président, et accepté l’aide fédérale.

Une manière d’afficher son pragmatisme, et peut-être de se distinguer de l’ancien président républicain Donald Trump, notoirement hostile à toute forme de courtoisie protocolaire.

La visite du débonnaire démocrate de 79 ans, multipliant les accolades et blagues avec des sinistrés, avait toutefois donné lieu à des photographies pas toujours flatteuses pour Ron DeSantis, plus raide et distant. Il a aussi fait la joie des humoristes en allant visiter une zone sinistrée avec des bottes en caoutchouc blanc immaculé.

Etats-Unis - DeSantis incarne une droite dure, sans complexe et sans exubérance

Harvard et Guantanamo

Cet homme au physique compact et au sourire laborieux est né dans une famille de la classe moyenne, aux origines italiennes. Ron DeSantis est diplômé de la prestigieuse université de Yale – où il s’est aussi illustré dans l’équipe de baseball – et de l’exigeante Harvard Law School.

Il a exercé le droit dans le giron de l’armée, dans une fonction de conseiller sur la base de Guantanamo et auprès de troupes d’élite en Irak, ce qui lui a valu plusieurs distinctions.

Le juriste publie en 2011 “Les rêves de nos pères fondateurs” – en référence à l’autobiographie de Barack Obama, “Les rêves de mon père”. Il accuse dans ce livre le président démocrate d’avoir rompu avec la Constitution, à cause de sa vision “progressiste”.

En 2012, Ron DeSantis remporte un siège à la Chambre des représentants, auquel il sera réélu deux fois. En 2018, il est élu gouverneur avec une mince majorité après avoir multiplié les signes d’allégeance à Donald Trump. Dans un clip de campagne, il monte avec sa fille un mur en cubes de plastique colorés, en référence au projet du président républicain pour la frontière avec le Mexique.

“Guerres culturelles”

Ron DeSantis se fait un nom à l’échelle nationale pendant la pandémie de Covid-19 avec son discours hostile aux mesures sanitaires, qu’il s’agisse du port du masque, de la fermeture des écoles ou de l’obligation vaccinale.

Le républicain se jette aussi dans les “guerres culturelles”, des controverses autour de sujet tels que l’enseignement sur le racisme ou le genre, à coup de décisions très conservatrices et controversées.

Ron DeSantis s’est aussi joint récemment aux gouverneurs républicains du Texas et de l’Arizona pour envoyer des migrants vers les villes démocrates du nord et de l’est du pays. La Maison Blanche démocrate a qualifié l’opération de mise en scène “cruelle”. Un positionnement radical, mais aucune exubérance personnelle.

Image froide

Avec son épouse Casey, ancienne présentatrice de télévision qui le conseille étroitement, et leurs trois enfants, il s’efforce tant bien que mal d’adoucir une image froide.

Une anecdote revient souvent dans la presse pour décrire un caractère solitaire : quand il était au Capitole, Ron DeSantis parcourait les couloirs avec des écouteurs sans fil enfoncés dans les oreilles, de manière à décourager toute conversation impromptue.

Etudiant brillant, rejeton de la classe moyenne qui s’est fait tout seul, époux dévoué ayant soutenu sa femme face à un cancer du sein, vétéran… Le portrait élogieux de Ron DeSantis par ses partisans a tout pour exaspérer Donald Trump, qui voit en lui un rival avant la présidentielle de 2024.

Autorité naturelle

“DeSantis respire l’autorité, les gens savent exactement où il en est. Il ne fait pas de langue de bois”, analyse la politologue Susan MacManus. “Il explique toujours quels projets il a et pourquoi. Alors que Trump peut se disperser et ne parler que de lui.”

L’ancien président, adepte des surnoms vexants, a voulu lancer contre le catholique gouverneur de Floride celui de “Ron DeSanctimonius”, que l’on peut traduire par “Ron-la-Morale” ou “Ron-l’enfant de choeur”. Sans grand répondant jusqu’ici.

Par Aurélia END (AFP).

Le 9 novembre 2022. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

Grand Conseil vaudois – Coup de Trafalgar de la droite sur les chauffages électriques

LAUSANNELe débat sur l’assainissement des chauffages électriques a pris une tournure inattendue mardi au Grand Conseil vaudois. Alors qu’il devait porter essentiellement sur les délais de remplacement de ces systèmes voraces en énergie, le député PLR Guy Gaudard est parvenu à faire passer un amendement sortant complètement les chauffages décentralisés du projet.

Dans les installations décentralisées, les radiateurs sont branchés directement sur le courant. Selon le Conseil d’Etat, ils totalisent 80% de la consommation des chauffages électriques en terre vaudoise. Le reste provient des systèmes centralisés, qui fonctionnent avec une chaudière électrique qui distribue l’eau chaude. Le montage et le renouvellement de ces deux types de chauffage sont interdits depuis 2014 par la loi sur l’énergie, sauf exceptions.

Aucun délai pour le remplacement de ces chauffages n’avait jusqu’ici été décidé. C’est ce que devait définir le Parlement vaudois mardi. Pour cela, la loi nécessitait d’abord d’être révisée afin d’introduire une disposition prévoyant que “l’assainissement des chauffages et chauffe-eau électriques est réglé par un décret”, ce qui devait être une formalité. Ledit décret pouvait ensuite être abordé.

Grand Conseil vaudois – Coup de Trafalgar de la droite sur les chauffages électriques

A une voix près

Guy Gaudard a surpris tout le monde en déposant un amendement qui n’avait pas été présenté en commission, qui modifie un article existant pour exclure les chauffages décentralisés de la loi. Le libéral-radical a notamment fait part de son incompréhension que l’on interdise les chauffages électriques mais que l’on électrifie le parc automobile. “Va-t-on utiliser l’énergie économisée pour alimenter les bornes de recharge?” a-t-il questionné.

L’amendement a été accepté à une voix près. La droite l’a soutenu en bloc. Les montants importants nécessaires pour changer ce type de chauffage ont été mis en avant par le camp bourgeois. Des élus ont aussi critiqué que l’on “tape sur les doigts de petits propriétaires” qui avaient été incités à installer ces systèmes à la fin des années 1990.

Le conseiller d’Etat Vassilis Venizelos a mis en avant les nombreuses exceptions ainsi que les soutiens financiers prévus dans le projet, mais il n’a pas réussi à convaincre la droite. Après le vote sur la proposition de Guy Gaudard, le magistrat Vert a déploré “l’immobilisme” et même “le retour en arrière” que celle-ci implique. “On va permettre le remplacement de chauffages électriques qui sont aujourd’hui interdits par la loi.”

“Flibusterie”

La gauche est apparue désemparée. “Choqué” par la tournure des débats et par cet amendement “sorti du chapeau”, le député Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche et POP) a estimé que le décret avait été vidé d’une partie de sa substance “puisque 80% des chauffages électriques ne sont plus concernés”. Alberto Mocchi (Verts) a parlé de “flibusterie”. “Le PLR prend une grande responsabilité sur les risques futurs de pénurie énergétique”, a dit Laurent Balsiger (PS).

Le premier débat n’a pas pu être terminé mardi, les députés n’ayant pas eu le temps de voter sur tous les articles du projet de décret, dont une partie était d’ailleurs rendue caduque par l’amendement de Guy Gaudard. Ils devront aussi de toute façon revenir sur la révision du projet de loi contenant le fameux amendement en deuxième débat. Il est donc possible que les choses n’en restent pas là.

Le 8 novembre 2022. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

Wokisme : la vraie science est véritablement menacée, grave danger

Dans un article qui fait froid dans le dos, la biologiste évolutionniste d’origine brésilienne Luana Maroja, écrit le 7 novembre 2022 qu’il y a actuellement une menace existentielle pour faire de la bonne science. Elle relève qu’il y a quelques années les critiques et menaces venaient surtout de la droite conservatrice religieuse avec leur concept de créationnisme (qui au passage n’est pas forcément faux selon certains scientifiques, autre sujet) mais que depuis environ 2018 en tout cas pour elle les dangers pour la liberté scientifique viennent de la gauche radicale (wokisme et notamment la fameuse cancel culture). Elle estime même qu’il y actuellement une claire menace concernant la liberté académique, ce qui à mes yeux de scientifique (dipl. de l’EPFZ) est très grave. Un effondrement de la science est tout simplement possible.

Liberté d’expression, deux menaces

Elle a essayé d’adopter le Chicago Statement, des règles permettant la liberté d’expression sur les campus américains mais certains étudiants se sont révoltés. Selon Mme Maroja, les menaces sont doubles, autant au niveau de l’enseignement (teaching) que de la recherche (research).

Biologie basique

Elle relève un point très intéressant, des plantes aux humains les sexes sont définis par la taille de leurs gamètes, c’est-à-dire de leurs cellules reproductrices. Chez l’homme, un ovule est 10 millions de fois plus gros qu’un spermatozoïde. Il n’y a aucun chevauchement et c’est complètement binaire.
Mais dans certains cours de biologie pour débutants, les enseignants américains disent aux étudiants que les sexes – pas le genre, le sexe – se situent sur un continuum. Au moins un collège qu’elle connaît enseigne avec la “licorne du genre” et informe les étudiants qu’il est stupide de penser que les humains existent en deux sexes distincts et discrets.

Inclusifs, et menteurs ?

Des articles publiés (voir exemple ici) demandent aux scientifiques d’être “inclusifs” en limitant la discussion sur le sexe aux quelques espèces d’algues et de protistes (comme les amibes) qui ont des gamètes de taille égale – même lorsque cela n’a aucun rapport avec un animal ou une plante vasculaire.

Autre grave exemple

En psychologie et en santé publique, de nombreux enseignants ne disent plus “homme” et “femme”, mais utilisent l’expression alambiquée “personne avec un utérus”. Mme Maroja connaît un collègue qui, lors d’une conférence, a été critiqué pour avoir étudié la sélection sexuelle féminine chez les insectes parce qu’il était un homme.

Exemple en médecine

Dans son livre “La religion woke” (chez Grasset), l’auteur Jean-François Braunstein relève que si les idées woke s’imposent dans les facultés de science et de médecine, on peut craindre à terme un effondrement de la science. Il relève dans une interview accordée au magazine suisse catholique Echo Magazine (novembre 2022) que les étudiants en médecine de l’Université du Minnesota ne prêtent plus le serment d’Hippocrate, mais s’engagent à lutter contre “le suprématisme blanc, le colonialisme et la binarité sexuelle”.

Toujours moins de liberté

Dans cette époque de “guerre aux sorcières” de plus en plus d’enseignants et professeurs américains doivent surveiller leur langage, éviter de parler de sexe ou genre. Ce qui limite fortement la spontanéité du corps enseignant.

NIH, recherche américaine

Certaines subventions américaines se concentrent presque exclusivement sur l’identité, car les agences fédérales, telles que la National Science Foundation (NIH), offrent désormais un surplus de subventions dans le but “d’élargir la participation des membres de groupes qui sont . . . actuellement sous-représentés” – au lieu de financer des recherches pour répondre à des questions scientifiques explique Mme Maroja.

Le 8 novembre 2022. Par Xavier Gruffat (fondateur de Romanvie.ch)

Etats-Unis – Russie – Un homme d’affaires proche de Poutine admet des “ingérences”

MOSCOUUn homme d’affaires russe proche du Kremlin, Evguéni Prigojine, a admis lundi des “ingérences” dans les élections américaines, à la veille d’un important scrutin de mi-mandat aux Etats-Unis qui, depuis des années, accusent Moscou d’interférences.

“Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer de le faire. Avec précaution, précision, de façon chirurgicale, d’une manière qui nous est propre”, a déclaré M. Prigojine, cité dans une publication sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord.

Ces propos étaient une réponse à une question sur les accusations d’ingérence russe dans les élections de mi-mandat qui se tiendront mardi aux Etats-Unis, un scrutin suivi de près à Moscou dans le contexte de la crise qui l’oppose à Washington depuis le début de son offensive en Ukraine.

M. Prigojine, qui fait l’objet de sanctions américaines et européennes, est depuis plusieurs années accusé d’ingérences dans des élections américaines, notamment lors de la présidentielle de 2016. Il est notamment accusé d’avoir créé une “ferme de trolls”, de faux profils opérant sur les réseaux sociaux pour tenter d’influencer les électeurs, par exemple en dénigrant des candidats ou en relayant de fausses informations.

Etats-Unis - Russie - Un homme d'affaires proche de Poutine admet des "ingérences"

Groupe Wagner

L’homme d’affaires, qui se faisait autrefois discret, s’affirme de plus en plus comme une figure publique en Russie, multipliant les apparitions en soutien à l’offensive de Moscou en Ukraine. Fin septembre, M. Prigojine a notamment reconnu avoir fondé en 2014 le groupe paramilitaire Wagner pour combattre en Ukraine, admettant sa présence notamment en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine.

Ce groupe paramilitaire est soupçonné depuis des années de mener dans l’ombre les basses oeuvres du Kremlin sur différents théâtres d’opérations, ce que Moscou et M. Prigojine ont toujours démenti.

Réputé proche de Vladimir Poutine, M. Prigojine a été un temps l’un des fournisseurs des cuisines du Kremlin, ce qui lui vaut le surnom de “cuisinier de Poutine”.

Le 7 novembre 2022. Source : Keystone-ATS (Romanvie.ch est client de l’agence). Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay

USA : les «midterms» 2022 devraient donner la victoire aux conservateurs (Républicains) – pourquoi ?

“Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain alors, ce mardi, vous devez voter républicain pour une vague géante” Donald Trump

WASHINGTON Le mardi 8 novembre 2022, les Américains se rendent aux urnes (en fait pour beaucoup déjà avant) pour élire une bonne partie du pouvoir législatif, le fameux Congrès. Il semble que les Républicains devraient facilement l’emporter à la Chambre des représentants (United States House of Representatives), c’est-à-dire la chambre basse composée de 435 représentants. L’entier des sièges de cette chambre basse est en jeu. La chambre haute composée de 100 sénateurs (deux par Etat), le Sénat (United States Senate), est plus incertaine. Il faut savoir que seulement un tiers des sièges du Sénat sont en jeu ce mardi. Rappelons qu’en cas d’égalité au Sénat (ex. 25 contre 25), le vice-président (actuellement une femme), peut faire pencher la balance lors des votations au Congrès. Par conséquent, pour avoir un pouvoir absolu, les Républicains devraient avoir 52 Sénateurs. L’élection va aussi élire environ deux tiers des gouverneurs, au niveau des 50 états américains.

Les 4 raisons d’un possible succès Républicain

La première raison est logique et répétitive. En général, le parti du président en place, ici Joe Biden et son parti Démocrate (gauche), a tendance à perdre aux élections de mi-mandat du président (les fameux midterms). Par conséquent, les Républicains (droite) devraient l’emporter facilement à la Chambre des représentants. Mais beaucoup de spécialistes de la politique mentionnent 3 autres raisons.
L’économie est un thème toujours important lors d’élections, avec une inflation importante et inhabituelle aux Etats-Unis, beaucoup de citoyens de la classe moyenne vont se tourner vers un candidat Républicain pensant que des améliorations sont possibles. Un autre thème important ou enjeu électoral sont les lois électorales. Cet aspect est plus compliqué à comprendre vu d’Europe, car cela concerne un découpage électoral et des concepts parfois complexes sur la démocratie. Finalement le point probablement le plus important est la fameuse guerre culturelle (Kulturkampf) qui obsède les Etats-Unis et l’Europe occidentale.

Kulturkampf

Pour beaucoup de Républicains, environ 70% s’identifient au conservatisme en 2022 (selon le Pew Research Center), le parti Démocrate représente en grande partie le wokisme. C’est-à-dire une défense des minorités sans beaucoup se soucier des classes moyennes et de l’American Way of Life. On observe de facto que l’électorat des Républicains, comme en France, devient plus populaire et moins bourgeois ou élitiste. Beaucoup d’hommes, y compris latinos et noirs, notamment des classes populaires ou ouvrières commencent à voter ou revoter pour le parti Républicain. De nombreux candidats Républicains ont basé ou basent leur campagne sur la guerre culturelle en mettant en avant des thèmes comme : droit du port d’arme, limitation de l’avortement, liberté religieuse, destruction de la théorie de genre (un élément central du wokisme), etc.
Lire un article plus détaillé à ce sujet : Conservatisme, des hauts (USA) et des “bas” (Brésil) – quelques leçons

Polarisation toujours plus importante

En 1994, environ 21% des Républicains voyaient les Démocrates de façon défavorable ou très défavorable contre 62% en 2022. En 1994, environ 17% des Démocrates voyaient les Républicains de façon défavorable ou très défavorable contre 54% en 2022. Les Etats-Unis qui étaient dans les années 1990 l’un des pays occidental les moins polarisés compte actuellement (avec le Brésil) parmi les plus polarisés. Il est intéressant de noter que les deux plus grands pays de l’Occident, et de loi, les Etats-Unis et le Brésil sont de plus en plus divisés au niveau politique.

Analyse

Jamais, depuis la seconde guerre mondiale, la démocratie américaine n’avait connu un aussi “grand danger de délitement”, met en garde Mark Bayer, consultant et ancien chef de cabinet d’un sénateur américain. Selon cet expert, beaucoup de Républicains relaient la théorie du “grand mensonge”, propagée par l’ancien président Donald Trump. Ces allégations infondées, selon lesquelles la présidentielle 2020 lui aurait été volée, illustrent la menace qui plane sur la démocratie américaine, préviennent des experts.

Trump

L’ancien président des Etats-Unis Donald Trump a réclamé samedi soir (5 novembre 2022) une “vague géante” républicaine aux élections législatives de mi-mandat le 8 novembre 2022 pour emporter le congrès face aux démocrates du président Joe Biden. Lors d’une réunion de campagne en Pennsylvanie, Etat crucial du nord-est du pays pour ce scrutin, le milliardaire, qui ne fait pas mystère de sa volonté de se représenter en 2024, a déclaré à ses partisans: “Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain alors, ce mardi, vous devez voter républicain pour une vague géante” rouge, la couleur de son parti conservateur.

Le 6 novembre 2022. Par Xavier Gruffat. Sources : Wikipedia.org, journal Estadão. Keystone-ATS (Romanvie.ch est client).

THÉOLOGIE – Questions fréquentes sur Jean Calvin et le calvinisme

GENÈVE Cet article présenté sous forme de questions et réponses (en construction depuis novembre 2022) va essayer de répondre à certaines questions importantes de Jean Calvin et du calvinisme, appelé aussi théologie réformée. Le calvinisme considère la souveraineté de Dieu comme absolue.

PREDESTINATION – ELECTION

Qu’est-ce que la prédestination ?
La prédestination est une doctrine (enseignement) religieuse selon laquelle Dieu destine certaines personnes au salut par la seule force de sa grâce et voue les autres (quoi qu’elles fassent) à la damnation. La prédestination est une doctrine importante du calvinisme, mais aussi du jansénisme. Découvrez plus d’informations sur la prédestination dans la question et réponse ci-dessous.

Qui a inventé en premier le concept de prédestination dans le christianisme, est-ce Jean Calvin ?
Non, il n’était pas le premier.
On peut remonter tout d’abord à l’Apôtre Paul qui écrit dans sa lettre aux Ephésiens chapitre 1, aux versets 4 et 5 : “En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le dessein bienveillant de sa volonté…”.
Ensuite Saint Augustin écrivait au 4ème siècle après J.-C. dans son oeuvre La Graçe : “Personne n’a pu argumenter contre la prédestination que, selon les Saintes Écritures, nous défendons, si ce n’est en commettant une erreur.” Saint Augustin a notamment combattu Pélage qui pensait que l’être humain était capable de mériter son Salut.
Saint Augustin faisait comme Jean Calvin une importante distinction entre l’église visible, qui inclut autant les élus que les réprouvés (non élus), et l’église invisible qui inclut seulement les élus.
Il faut savoir que pendant des siècles, donc après le 4ème siècle, le concept de prédestination était dormant1. Il a ressurgi au 14ème siècle avec l’Ecole Augustinienne Moderne avec notamment les théologiens Gregory Rimini (mort en 1358) et Hugolino de Orvieto (mort en 1457 environ). Ces deux intellectuels enseignaient la doctrine de la double prédestination absolue, c’est-à-dire que certains sont destinés à la vie éternelle et d’autres à l’enfer éternel, sans aucune référence ou influence aux mérites (ou manque de mérites). D’un point de vue théologique, les verset 11 et 12 du chapitre 9 de la carte aux Romains de Paul permet d’aller dans ce sens : “…car les enfants n’étaient pas encore nés et ils n’avaient fait ni bien ni mal, pourtant – afin que le dessein de Dieu demeure selon l’élection qui dépend non des oeuvres, mais de celui qui appelle – il fut dit à Rébecca : L’ainé sera asservi au plus jeune, selon qu’il est écrit : j’ai aimé Jacob – Et j’ai haï Esaü.”

Est-ce que Jean Calvin a beaucoup écrit sur la prédestination ?
Non, et comme on l’a vu à la question précédente, la doctrine de la prédestination est surtout développée par l’Apôtre Paul puis par la suite Saint Augustin.

Comme définir l’élection (celui ou celle qui est élu/e) et quel est le rôle de Jésus-Christ ?
L’élection est une proposition immuable de Dieu. La décision de Dieu des personnes élues est une pure grâce. Les personnes élues ne sont pas mieux ou plus dignes que les autres, mais impliquées dans la même misère. Le Salut passe par la mort et la résurrection de Jésus Christ, Dieu nous a choisi (élu) en Jésus Christ. Dans Actes chapitre 4, verset 12 Pierre dit : “Le Salut ne se trouve en aucun autre [Jésus Christ] : car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.” On peut aussi rappeler Ephésiens chapitre 1, verset 4 : “En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés.”
Cela signifie que l’élection ne passe pas seulement par un décret de Dieu mais aussi par le sacrifice de Jésus-Christ.

Qui est élu ?
Est élu celui qui est touché mystérieusement par Dieu à un moment de sa vie pour désirer être sauvé2. Le processus du salut commence au ciel, dans l’éternité de Dieu, avant la création du Ciel et de la Terre, avant que le Verbe (Parole ou Logos) se fasse chaire (lire par exemple le prologue du chapitre 1 de Jean).

Est-ce qu’il y a une différence entre les termes prédestination et élection ?
Le terme prédestination est plus ample et élection est plus spécifique3. Mais les deux ont la même importante. La prédestination concerne le contrôle absolu de l’histoire humaine, de l’église, de la civilisation et de la création. L’élection concerne la doctrine du salut (sotériologie). On peut dire que l’élection est le point culminant (climax) de la prédestination. On peut aussi résumer ainsi : dans la prédestination, Dieu est le Seigneur de l’Histoire, et dans l’élection, Dieu est le Seigneur du Salut.

GRÂCE

Quelle est l’influence de la grâce dans le calvinisme ?
Dans la théologie calviniste l’homme est mort, il est dans le péché et seulement par la grâce de Dieu il croit. Les théologiens calvinistes enseignent que le péché affecte tellement la nature humaine qu’elle est incapable même d’exercer la foi en Christ par sa propre volonté. Si l’on dit que les gens conservent leur volonté, en ce sens qu’ils pèchent volontairement, ils sont incapables de ne pas pécher en raison de la corruption de leur nature due au péché originel. Les chrétiens calvinistes croient que Dieu a prédestiné (lire les questions ci-dessous pour mieux comprendre le concept de prédestination) certaines personnes à être sauvées et que d’autres ont été prédestinées à la damnation éternelle (concept ici de double prédestination). On parle aussi de souveraineté absolue de Dieu. Le calvinisme s’oppose dans la théologie protestante principalement à l’arminianisme (laissant plus de liberté à l’homme, concept de prescience).

MAX WEBER ET SOCIOLOGIE

Pourquoi Max Weber voyait surtout dans le calvinisme le succès du capitalisme américain ?
Pour résumer la pensée de Max Weber et probablement un peu la simplifier, un des problèmes des Calvinistes est qu’ils ne savent pas s’ils sont sauvés ou non, s’ils font parties du peuple Elu (Sauvé), c’est le fameux concept de la prédestination (lire davantage les questions fréquentes ci-dessus). Par conséquent, notamment aux Etats-Unis, de nombreux Calvinistes (Puritains en particulier) ont travaillé durement notamment au 19ème siècle et les siècles d’avant. Le succès dans leurs affaires était la preuve qu’ils étaient sauvés. Une grande force de travail était ou est un moyen de louer Dieu. L’idée était aussi que l’enrichissement pour soi n’était pas une fin en soi mais que l’argent doit être redistribué à la société. Ces personnes avaient une attitude austère et plutôt hostile à tous les plaisirs, mais il y a aussi plusieurs mythes à ce sujet. Par exemple, certains puritains consommaient de l’alcool et n’étaient pas contre la sexualité au sein du mariage. Cela dit, on comprend bien qu’une personne riche qui ne profite pas beaucoup ou très peu de son argent – concept d’ascèse – mais le redonne à la société contribue logiquement à l’enrichissement de toute un pays (ici les Etats-Unis) ou une société. Il faut noter que la plupart des spécialistes s’accordent sur le fait que le calvinisme a surtout et directement influencé les Etats-Unis aux 16ème, 17ème, 18ème siècle et voire le 19ème siècle mais plus après ou seulement de façon marginale, sans prendre en compte les concepts jungiens plus subjectifs d’inconscience collective.

Lire aussi : Théologie : mieux comprendre le Salut dans le Calvinisme – influence pour Van Gogh

Le 5 novembre 2022. Par Xavier Gruffat. Sources : mentionnées dans l’article, émission brésilienne Vejam Só!