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EDITORIAL – Thuringe, ce Land allemand à suivre de près – le danger AfD

BERLIN En Allemagne, tous les regards se tournent vers ce petit Land, la Thuringe, terre d’accueil du théologien Martin Luther il y a environ 500 ans. Ce dimanche 27 octobre 2019 une élection a lieu pour renouveler le Parlement de ce Land. Avec juste un peu plus de 2 millions d’habitants (presque la taille de la Suisse romande), il peut être surprenant que la grande Allemagne d’environ 80 millions d’habitants se passionne autant. L’AfD qui est crédité dans certains sondages d’environ 21 à 24 % n’est probablement pas étranger à cet intérêt de cette région de l’ancienne Allemagne de l’Est (DDR).

Deutschland, unique

Il est évident qu’en Allemagne, avec le nazisme, tout est très différent. L’analyse ne peut pas être la même qu’avec Bolsonaro au Brésil, Trump aux Etats-Unis ou Salvini en Italie. Dans ces pays avec un gouvernement conservateur ou qui en avait un jusqu’à l’été 2019 pour l’Italie, parfois classé d’extrême-droite, on peut être plus détendu. Mais en Allemagne, comme on sait ce qu’un gouvernement d’extrême droite a été capable, tous les journalistes sont bien plus stressés, moi le premier. L’Allemagne qui aime tellement les principes peut devenir géniale (économie, organisation) mais aussi diabolique quand le système se détracte comme dans les années 1930.

Je ne suis donc pas du tout satisfait même comme conservateur de voir se développer un parti comme l’AfD, certes pas nazi, mais qui de fait compte des ex-nazis ou néo-nazis dans le parti selon plusieurs médias de référence. Le conseil qu’on pourrait donner à la direction de ce parti est de faire le “ménage” total pour devenir un parti peut-être conservateur ou d’extrême droite mais qui n’a aucune – je dis bien aucune – référence au nazisme. J’ai bien conscience qu’être Allemand et faire de la politique sur la droite conservatrice est bien plus difficile qu’être Italien, Français, Américain, Britannique ou Brésilien pour citer les autres grands pays de l’Occident chrétien (notez que je ne cite pas l’Espagne qui a aussi certains problèmes internes) à cause de ce passif de la 2ème Guerre Mondiale.

Et les Verts ?

Selon des sondages divulgués par les médias allemands (ex. Die Welt, ARD) cette semaine, les Verts (Grüne) sont crédités de moins de 10 % des votes dans le land de Thuringe. Assez surprenant vu de Suisse avec la fameuse “vague verte” du 20 octobre 2019. Mais n’oublions pas que la Suisse est bien plus bourgeoise que ce Land, il suffit de regarder la différence de PIB par habitant qui doit bien être d’un facteur trois (un Suisse étant 3 fois plus riche en terme de PIB qu’un habitant de Thuringe). L’écologie n’est probablement pas la priorité principale des pays ou régions modestes.

Le 27 octobre 2019. Par Xavier Gruffat (en visite une semaine en Allemagne à Berlin en octobre 2019). Crédit photo : Xavier Gruffat

Etats-Unis – Religion : les évangéliques se maintiennent, les catholiques chutent et les protestants s’écroulent

WASHINGTON Le Think Tank Pew Research Center publie fréquemment des sondages et analyses sur la religion aux Etats-Unis, il fait souvent office de référence. Une longue étude vient d’être publiée. On y apprend que les évangéliques sont plus ou moins le seul groupe de Chrétiens à se maintenir dans le principal pays de l’Occident. Les catholiques et protestants s’écroulent, les orthodoxes (4ème groupe du christianisme) sont eux à la base très peu nombreux dans ce pays d’environ 330 millions d’habitants pour avoir un impact significatif.

65% de Chrétiens, fort déclin

Aux Etats-Unis, 65% des adultes ou environ 167 millions d’Américains se déclaraient Chrétiens en 2018-2019, contre 77% en 2009. Autrement dit, le déclin du christianisme aux Etats-Unis est en marche. La majorité de ces adultes qui étaient chrétiens n’ont pas choisi une autre religion mais se déclarent agnostiques ou athées (les nones en anglais).

Evangéliques, ok – Catholiques plutôt ko – Protestants bien ko

Comme les évangéliques se maintiennent à environ 25% de la population adulte américaine, le déclin massif est à chercher du côté des catholiques et protestants dits historiques (ex. luthériens). Les adultes se déclarant catholiques étaient 24% en 2007 contre 20% en 2018/2019. La chute n’est peut-être pas énorme mais si la tendance continue, les catholiques risquent dans 30 ans de se trouver à environ 10% de la population américaine. Les protestants en général en incluant donc les évangéliques qui représentaient 51% de la population américaine adulte (soit au passage une légère majorité) en 2009 représente désormais seulement 43% en 2018/2019. Cela signifie que l’énorme chute provient des églises protestantes historiques, souvent des églises plus libérales que les églises évangéliques plus conservatrices en général (et qui vote plus pour le parti Républicain).

Latinos

Pour revenir aux catholiques, un chiffre intéressant est que les Hispaniques ne sont plus en majorité catholiques. Dans ce groupe, ils sont 47% à se déclarer catholique en 2018/2019 contre 57% en 2009, soit une chute de 10 points. Les hispaniques ou latinos étaient 24% à se déclarer protestants en 2009, en partie évangélique, contre 25% en 2018/2019. Autrement dit, le protestantisme et surtout les mouvements évangéliques croissent dans la forte communauté hispanique américaine.

Le Pape François, pourtant argentin avec une grande montée en puissance des évangéliques en Argentine (on parle maintenant de 20% de la population du pays d’Amérique du sud) devrait peut-être commencer à entreprendre des réformes pour ne pas voir le grand continent américain devenir toujours moins catholique.

Et le vainqueur est…

Mais au fond, le grand “vainqueur” aux Etats-Unis ne sont pas vraiment les évangéliques mais plus plutôt les athées et agnostiques (nones), la sécularisation des Etats-Unis est en marche. Parfois on dit que ce qui vient aux Etats-Unis se développe par la suite en Europe, il semble qu’ici la logique soit inversée, les Américains commencent eux aussi à copier le Vieux Continent qui donne toujours moins d’importance à la foi et à Dieu.

Le 18 octobre 2019. Par Xavier Gruffat (spécialiste de la religion chrétienne). Source : The Pew Research Center, Gospel Prime

Quand la musique évangélique (gospel) devient mainstream, même en Suisse romande

GENÈVE Les évangéliques qui représentent environ 10% de la population mondiale, 24% aux Etats-Unis, plus de 30% au Brésil ou 20% en Argentine mais seulement environ 3% en Suisse romande, sont parfois critiqués pour une vision conservatrice (même si le terme est difficile à définir) du monde. Leur pouvoir politique devient toujours plus important en étant en partie responsable (pour le meilleur et parfois le pire) de l’élection des gouvernements américain, brésilien ou australien. Mais il y a un domaine où les évangéliques ne font plus rire personne ou en tout cas font une certaine unanimité et forcent le respect, c’est la musique. Une chanson de l’église globalisée d’origine australienne Hillsong atteint désormais plus de 300 millions de vues sur YouTube, voir la vidéo ci-dessous.

Sur la radio suisse romande LFM (pourtant non chrétienne), on peut entendre parfois la chanteuse Lauren Daigle et son titre chrétien “You Say” avec plus de 100 millions de vues sur YouTube.

Les succès de la musique évangélique deviennent toujours plus impressionnants. Aux Etats-Unis, il n’est pas rare d’avoir dans certaines villes ou villages une majorité de radios qui diffusent de la musique gospel ou worship song. Une radio célèbre présente dans de nombreuses régions des Etats-Unis est KLove.com. La Suisse aura peut-être un jour des radios qui diffusent seulement du gospel, à défaut LFM semble s’en charger un peu de temps en temps.

Bethel Music, basé en Californie, est un autre groupe de musique chrétienne très à la mode en 2019, découvrez une vidéo ci-dessous.

Lire aussi : Meilleures musiques chrétiennes (évangéliques) – Gospel

Le 15 octobre 2019. Par Xavier Gruffat.

EDITORIAL – Biais médiatiques, le plus grand toxique des médias (suisses)

BERNE Les biais médiatiques sont un très grand toxique pour les médias suisses (et internationaux). Ces biais peuvent provenir de croyances des journalistes, d’une envie de plaire ou de vendre aux lecteurs ou audience en général, de pressions politiques, etc. Prenons l’émission Forum de la RTS (radio puis depuis peu TV), si jour après jour ils décident de parler d’écologie en y consacrant de nombreuses minutes, cela signifie qu’ils n’abordent pas d’autres thèmes importants et graves en Suisse comme le suicide, la dépendance au casino (ou l’alcool), le trafic de drogue ou le pouvoir d’achat (ex. dans l’immobilier) voire même la spiritualité. Autrement dit, les places des thématiques sont chères. La question est simple, au nom de quoi la direction de la RTS impose aux environ 2 millions de Romands leurs thèmes, ou comme disent les Américains leur agenda ?

Honnêtement, au nom de rien… Et c’est cela le problème. La qualité des médias s’est probablement beaucoup améliorée pendant ces 30 dernières années si on prend par exemple un article de journal ou une émission radio ou TV moyenne, peut-être à cause d’une augmentation de la concurrence, une meilleure formation des journalistes ou des outils technologiques d’aide à la conception. Mais le grand problème reste dans les choix des sujets qui forcément mène à des biais médiatiques. C’est à ce niveau qu’il pourrait y avoir une sorte de vote démocratique sur les thèmes à aborder pour un média, notamment public comme la RTS. En tout cas, une chose est sûre, on a besoin de beaucoup d’innovations pour limiter ces biais médiatiques. Des idées pour les jeunes entrepreneurs…

Le 4 octobre 2019. Par Xavier Gruffat.

Religion (catholiques, évangéliques et juifs), il y a aussi du très bon !

BERNE – Il est très facile de critiquer les religions et les adeptes de ces religions, les médias aiment bien le faire. Sauf qu’il y a quelques histoires singulière qui vous feront peut-être changer d’avis. En voici trois.

Tout d’abord au Brésil, une famille évangélique qui a adopté un adolescent gravement handicapé. Une seule phrase suffit pour montrer l’extrême amour et compassion pour cette personne. Même si je n’ai plus les sources exactes à vous présenter, j’avais lu ou entendu que les évangéliques adoptent plus que la moyenne, notamment des enfants handicapés ou avec des problèmes parfois graves de santé.

Puis un rabbin juif américain de 51 ans qui a donné deux de ses organes à deux personnes inconnues différentes. Il appartient à seulement 47 personnes aux Etats-Unis qui ont réussi cet exploit ou acte d’extrême amour pendant ces 25 dernières années dans un pays de 330 millions d’habitants, comme le relève le Wall Street Journal le 1er octobre 2019.

Le même article du grand journal américain conservateur mentionne aussi un catholique de 54 ans qui a aussi donné deux organes différents à deux personnes différentes, cette fois à des membres de sa famille et non pas des inconnus. La religion catholique a joué un grand rôle pour son double don d’organes.

Le 1er octobre 2019. Par Xavier Gruffat

PROPHETIE – Le stress des écologiques et la paix des évangéliques

BERNE L’écologie est clairement devenue la nouvelle religion principale ou majoritaire des Suisses. Elle compte toujours plus d’adeptes. Maintenant un problème toutefois de l’écologie, et de la science en général, est qu’elle nous force à changer en permanence. Et c’est bien connu, en psychologie on n’aime pas le changement. Qui aime déménager d’un canton à l’autre, se divorcer ou changer de travail ? Très peu de monde. Et l’écologie par définition force au changement permanent. Par exemple, vous avez l’habitude d’aller en voiture non électrique à votre chalet en Valais depuis la région de Lausanne. Peut-être que dans quelques mois ou années, les écologiques déconseilleront et mettront des péages (comme en Italie) avec des prix extrêmement élevés (ex. 100 francs le trajet). Ou alors ils vous culpabiliseront et vous demanderont d’aller en train en Valais depuis Vaud.

On peut multiplier les exemples. Un Suisse fan du Japon ne pourra plus y aller, car cela pollue trop (soit par incitation négative ou par culpabilisation). Il ne sera plus possible d’avoir des emballages, donc on pourra peut-être moins cuisiner des plats exotiques. Bref, la liste est sans fin. Chaque fois c’est une source immense de stress pour l’être humain qui devra en permanence revoir son style de vie, pour être en adéquation avec le climat. Un exemple extrême, et je parle ici comme pharmacien, on interdira peut-être la prise de certains antibiotiques qui détruisent la biodiversité et des gens mourront à 30 ans de pneumonie, au nom de la nouvelle religion écologique qui impose son dogme.

La paix des évangéliques

Maintenant une autre religion progresse énormément dans le monde, les évangéliques. Allez un dimanche matin à Genève ou Lausanne et regardez quelles églises sont pleines, est-ce les églises protestantes, catholiques, orthodoxes ou évangéliques ? Tout journaliste sérieux prouvera que ce sont sans aucun doute les églises évangéliques qui font le plein. Pourquoi ? Peut-être la force des évangéliques est d’avoir un discours simple (certains diront simplistes) basé sur la Bible (qui par définition ne change pas, pas comme la science) qui parle à une classe moyenne toujours plus déboussolée. Elle amène tout simplement de la paix et des références dans un monde si complexe.

Toujours !

Conclusion, plus l’écologie sera hissée comme une “secte”, et plus l’autre “secte” ou religion évangélique va progresser. Comme l’apôtre Paul nous rappelle dans Romains chapitre 7 verset 20 : “…mais là où le péché s’est amplifié, la grâce a surabondé”. On peut citer aussi le Psaumes 119 verset 89 pour résumer mon éditorial : “A toujours, ô Éternel ! Ta parole subsiste dans les cieux.”

Le 25 septembre 2019. Par Xavier Gruffat (intellectuel conservateur suisse). Idée originale de XG, article non copié d’autres médias.

EDITORIAL – Elections fédérales du 20 octobre, et le trafic de drogue ?

BERNE Plusieurs grands thèmes ressortent de la campagne fédérale, bien sûr l’écologie – jusqu’à la nausée – la santé ou encore l’immigration, ce sont bien sûr des thèmes importants. Mais avez-vous déjà entendu un politicien faire campagne pour réduire la quantité de drogue et notamment sa consommation en Suisse ? Que cela soit le cannabis, la cocaïne ou même l’héroïne ? Bizarrement, les grands médias comme la RTS n’aiment pas interroger les politiciens sur ces thèmes et peut-être par conséquent les politiciens même à l’UDC n’abordent que peu ce sujet.

Or, la problématique du trafic de drogue est très importante. La drogue détruit notre jeunesse, fait rentrer de nombreuses femmes dans la prostitution (le fameux concept de l’oeuf ou la poule) et favorise la violence. Cela enrichit bien sûr aussi des grandes mafias – le crime organisé – mais aussi des groupes non organisés qui peuvent gagner de l’argent très facilement, presque en tout impunité tant la Suisse ferme les yeux sur ces trafics.

Suisse laxiste

Quand on sait qu’aux Etats-Unis environ 1 Américain (ou résident légal ou illégal) sur cent se trouve en prison contre 1 pour mille en Suisse, on se rend compte que les autorités judiciaires et la police ne font pas assez leur travail et devraient mettre bien plus de monde en prison. La grande majorité des prisonniers américains le sont pour trafic de drogue. C’est aussi et bien sûr la faute aux politiciens et médias qui n’abordent pas du tout assez ce problème. Il est évident que les trafiquants et consommateurs (enfin pas tous) de drogue participent probablement assez peu aux élections fédérales, pour les politiciens faire campagne sur ce sujet n’est probablement pas très porteur. Mais par principe et dans le concept chrétien de la brebis égarée (aller chercher 1 brebis égarée même si c’est sur 100), les politiciens devraient plus se soucier de la problématique de la drogue. Et un jour, un fils ou fille d’un politicien pourrait mal finir avec la drogue (ex. grave schizophrénie après consommation de cannabis, meurtre comme deux jeunes Américains à Rome cet été suite à une consommation de cocaïne), là on s’attendra peut-être à quelques changements…

Le 24 septembre 2019. Par Xavier Gruffat (Romanvie)

EDITORIAL – Matteo Salvini, la grande énigme

ROME/MILANIl y a quelques semaines seulement, le puissant média globalisé The Economist écrivait que Matteo Salvini était le politicien le plus influent d’Italie. Au moment de l’écriture de cet éditorial le 17 septembre 2019, l’analyse du magazine anglais ne vaut plus grand-chose. En effet, il y a quelques semaines encore Matteo Salvini était au pouvoir comme vice premier ministre dans le gouvernement Giuseppe Conte I. Désormais Salvini n’est plus au pouvoir dans le gouvernement Giuseppe Conte II. Salvini, le politicien de la droite dure ou conservatrice de la Ligue du Nord est désormais membre de l’opposition avec un pouvoir par définition nettement réduit.

Rappelons que c’est Salvini qui a décidé de mette fin à son alliance avec le parti inclassable 5 Stelle (Mouvement 5 Etoiles). Ce parti toutefois plutôt situé à gauche gouvernait avec l’autre vice premier ministre Luigi Di Maio. Ce dernier est resté au gouvernement ainsi que son parti. Le Parti démocrate, classé au centre gauche, dirige désormais l’Italie avec justement les 5 Stelle.

Incompréhension

Un intervenant d’une émission politique sur une grande chaîne de TV italienne expliquait en septembre 2019 que l’attitude de Matteo Salvini relevait un peu de la psychiatrie. Comment expliquer sa décision si risquée finalement qu’il a mené à perdre le pouvoir pendant probablement plusieurs mois voire années. Est-ce une erreur de calcul, une envie de se ressourcer, une absence d’intérêt de gouverner, une « folie » ? Les journalistes et autres éditorialistes, voire peut-être un jour les chercheurs universitaires, devront se pencher sur cette grande énigme italienne. Actuellement, les puissances libérales et du centre gouvernent à nouveau ce grand pays d’Europe et par définition l’un des plus importants au monde (on le rappelle dans le G7).

Conservatisme

Certains journalistes, notamment libéraux ou progressistes, pourraient peut-être voir avec la chute de Salvini la fin d’un certain conservatisme mondial en Occident (avec Trump et Bolsonaro pour citer les 2 plus grands pays de l’Occident). Mais il faut toutefois faire attention avec les comparaisons, les systèmes politiques américains et brésiliens basés sur un régime présidentiel sont bien différents des combinazione italiennes. La politique italienne continue d’être passionnante.

Le 17 septembre 2019. Par Xavier Gruffat (sources secondaires : The Economist, Corriere della Sera).

Etats-Unis : la valeur travail est la seule qui semble se transmettre d’une génération à l’autre (sondage)

NEW YORK Qu’on le veuille ou non, les Etats-Unis reste en 2019 le pays le plus riche du monde parmi les pays de plus de 100 millions d’habitants (PIB par habitant). Le protestantisme comme nous le rappelait il y a environ un siècle le célèbre sociologue allemand Max Weber a forgé ce pays qui ne laisse personne indifférent (amour ou haine). Un sondage très intéressant publié ce lundi 26 août 2019 par le Wall Street Journal (WSJ) et NBC montre les différences de valeurs entre les générations. La valeur travail semble la seule qui survive au temps, la religion si chère à Max Weber ne semble plus avoir la cote.

3 situations où la prise de vitamines en complément alimentaire fait vraiment sens

4 principes : valeur travail mais moins la religion

Il y a 21 ans, quand le même sondage du WSJ et de NBC interrogeaient les Américains sur les valeurs qui caractérisent la nation Américaine, une vaste majorité citait les 4 principes suivants : travail acharné (hard work), patriotisme, engagement envers la religion et avoir des enfants. En 2019, les millennials (Millennial et Génération Z), c’est-à-dire ceux âgés entre 18 et 38 ans, sont moins de 50% à penser que le patriotisme est important pour la nation, environ 30% pour le rôle de la religion et également environ 30% sur le fait d’avoir des enfants. Par contre le travail acharné, soit la valeur travail, semble encore être une valeur sûre pour les jeunes de 2019 avec plus de 70% qui pensent que cette valeur est importante.

Différences avec la génération x et surtout les boomers

Pour la génération X, c’est-à-dire les Américains âgés de 39 à 54 ans, le patriotisme était important pour plus de 60% d’entre eux et la religion pour plus de 50%. Parmi la génération boomers ou silents, âgés entre 55 et 91 ans, la religion était importante comme valeur américaine pour presque 70% d’entre eux et le patriotisme pour environ 80% d’entre eux.

Valeur travail et tolérance

Parmi la génération X et les boomers ou silents le travail acharné était important pour la nation américaine pour plus de 90% d’entre eux. Ce chiffre, comme on l’a vu, est resté élevé pour la nouvelle génération (millennials et génération Z) à plus de 80%. Une autre valeur partagée entre les générations est l’importance de l’implication dans la communauté avec environ 60% à 70% pour les 3 générations. La tolérance envers les autres est aussi valeur américaine très forte, à environ 80%, qui ne semble pas séparer les générations.

Ce genre de sondage est important pour définir une campagne électorale comme les présidentielles de 2020. Savoir quels slogans mettre en avant.

Le sondage du WSJ et de NBC a interrogé 1000 adultes du 10 au 14 août 2019, la marge d’erreur étant de plus ou moins 3,1% comme l’indique le WSJ.

Le 26 août 2019. Par Xavier Gruffat. Sources : The Wall Street Journal, NBC, Washington Examiner

EDITORIAL – Bolsonaro, facile de le critiquer depuis la Suisse, et la cocaïne à Lausanne ?

SAO PAULO / MONTREUX Il est très facile de critiquer le gouvernement conservateur Bolsonaro depuis la Suisse. Il y a forcément des critiques intelligentes et constructives. Mais n’oublions pas que la Suisse n’est de loin pas un pays parfait. Jusqu’à nouvel avis, il est extrêmement facile de trouver de la cocaïne à Genève, Lausanne, Montreux ou Sion. Et d’où vient la cocaïne ? A 70% de Colombie, elle transite forcément par les grandes mafias brésiliennes ou italiennes en traversant justement tout le Brésil pour arriver ensuite en Afrique puis Europe. Juste un chiffre : environ 60’000, le nombre d’homicides chaque année au Brésil en grande partie provoqué par le trafic de drogue. Cela, il semble qu’aucun Suisse ne soit très intéressé, car ce sont souvent de pauvres hommes noirs qui perdent la vie. L’écologie, par contre qui concerne le Suisse de façon narcissique (mais n’a-t-il pas contribué avec ses multinationales à son enrichissement ?), le passionne jusqu’à l’intoxication. L’arroseur devient arrosé. L’écologie est la nouvelle religion “animiste” du Suisse, bye bye le christianisme.

Cocaïne

La Suisse a donc clairement du sang sur les mains lorsque sa police suisse, presque inutile dans le trafic de drogue (mais pas la faute des policiers sur le terrain mais de ceux qui les dirigent comme les sept Conseillers Fédéraux probablement corrompus en tout cas par omission), ferme totalement les yeux sur la cocaïne qui vient d’Amérique du sud. Autrement dit, lorsqu’on tolère la cocaïne en Suisse, on pollue l’Amérique du sud avec des champs d’arbres de coca et toutes ses conséquences (routes illégales) et on contribue à ces 60’000 homicides. De plus, on sait bien que la frontière entre trafic de drogue et grands propriétaires terriens en Amazonie (brésilienne et autres pays) est assez floue. C’est plutôt la loi de la jungle, le cas de le dire. On parle de la Suisse, car c’est un site suisse, la France et Macron ont également beaucoup de choses à se reprocher (colonisation).

Brésil

Bien sûr, autant les gouvernements de gauche de Lula et Rousseff puis de droite de Temer et Bolsonaro manquent d’autorité pour faire respecter l’ordre dans l’immense Amazonie. Il est vrai que le gouvernement Bolsonaro est plus proche de l’agro-business que les gouvernements précédents, c’est un fait. Mais n’oublions pas que le Brésil est un pays gigantesque et pauvre comparé à la Suisse. Nous en Suisse sommes incapables de faire respecter l’ordre en tolérant la drogue comme la cocaïne (il suffit de mettre des caméras dans les discos de Lausanne et mettre tout le monde en prison), peut-on reprocher au Brésil x fois plus grand que le Brésil de ne pas pouvoir contrôler la déforestation en Amazonie ? Faisons donc attention avant de faire la morale à d’autres pays. Balayons devant notre porte et nettoyons de nos villes la honte du trafic et de consommation de cocaïne. Pour le moment, ce n’est en aucun cas une volonté politique à quelques semaines des élections fédérales (20 octobre 2019).

Syngenta et Clariant

Bien sûr, il ne faut pas oublier Syngenta (maintenant en main chinoise mais basée en Suisse) et Clariant qui font probablement un très grand lobby sur le gouvernement Bolsonaro pour vendre leurs produits (ex. semences). Peut-on lire cela dans les journaux de Tamedia, Ringier, du Nouvelliste ou de La Liberté ?

Conclusion, il me semble que la Suisse, pays si imparfait sur certains aspects (trafic de drogue, argent de la corruption dans les banques suisses avec un nombre très important de paysans “pollueurs” brésiliens, Syngenta et Clariant) ferait mieux de balayer devant sa porte pour le moment. Parfois il est préférable de se taire. Si l’Uruguay, pays plutôt à gauche qui a peu de choses à se reprocher, s’exprime, c’est bien plus crédible que nous Suisses qui profitons au maximum du système capitaliste globalisé (dont la cocaïne comme le café semble toujours plus un moteur).

Le 23 août 2019. Par Xavier Gruffat (Il a vécu 10 ans à Sao Paulo, il vit actuellement en Suisse). XG se définit comme un intellectuel suisse conservateur.